Au congrès de la FNB, Stéphane Le Foll a déçu les producteurs
Le congrès de la Fédération nationale bovine a eu lieu en terre Aveyronnaise les 4 et 5 février 2015. L'intervention de Stéphane Le Foll par vidéo interposée ne s'est traduite par aucune annonce de la part du ministère de l'Agriculture.

A l'occasion du congrès de la Fédération nationale bovine (FNB) qui s'est tenu à Rodez le 5 février dernier, Stéphane Le Foll -retenu à Paris pour la conférence de presse du Président de la République de part sa fonction de porte-parole du gouvernement - s'est exprimé par le biais d'une vidéo. Cette intervention par écran interposé n'a pas répondu aux attentes des éleveurs. Le ministre n'a rien dévoilé des derniers arbitrages de la PAC alors que c'est sur ces aspects qu'il était plus particulièrement attendu.
Le ministre n'a pas crevé l'écran
Pas un mot sur les dernières modalités d'attribution de l'aide couplée à la vache allaitante. Certes, l'essentiel du dispositif est connu, mais il manque encore bien des détails et ces derniers n'ont donc pas été dévoilés à Rodez. Rien non plus sur la mise en oeuvre de l'ICHN (Indemnité compensatoire de handicap naturel). Pas davantage d'informations sur d'éventuels assouplissements de la délimitation des zones vulnérables dans le cadre de la directive nitrate. « On en a assez d'attendre. Que font les services du Ministère alors que l'on est à moins d'un mois du début des déclarations PAC. C'est inadmissible,» tempêtaient les éleveurs, déplorant le manque de sérieux et l'amateurisme avec lequel la rue de Varenne traite les dossiers. « L'actuel mode de fonctionnement du ministère me dépasse, » reconnaissait Jean-Pierre Fleury, président de la FNB, passablement agacé par ce retard. « Il serait temps qu'un grand pays agricole comme la France ait un ministre à temps plein ! » Et de préciser qu'il serait reçu par le ministère pour ces sujets le 16 février prochain.
A côté de ces interrogations sans réponses, l'essentiel des débats est resté centré sur les difficultés économiques des producteurs. Le recul des prix du bétail au cours de ces derniers mois affecte gravement les trésoreries. Il est particulièrement sensible dans les exploitations de la zone Charolaise. « Il nous faut impérativement une augmentation des prix à la hauteur des coûts de production. Il faut retrouver les 70 c € du kilo carcasse volés sciemment aux producteurs. C'est la seule solution, » revendiquait Jean-Pierre Fleury.