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Biomasse et transition énergétique : que dit le dernier rapport de Solagro ?

Avec son dernier rapport intitulé « Quelles biomasses pour la transition énergétique ? » Solagro a pour objectif d’éclairer le débat sur le potentiel et les options de mobilisation des différentes biomasses dans le contexte de la transition énergétique, sans pénaliser les usages prioritaires que sont l’alimentation, le maintien de la fertilité des sols et la production de matériaux. L’entreprise associative a organisé un webinaire portant sur ces enjeux.

unité de méthanisation
Dans son rapport, Solagro confirme ses estimations précédentes d'un potentiel de l'ordre de 340 TWh de bioénergies pour la France, dont 160 TWh de biométhane.
© Annick Conté (archives)

Plusieurs travaux de prospective nationaux pointent des difficultés de bouclage de la biomasse pour 2050, pour mettre en adéquation les ressources de matières organiques sources d'énergie et les usages. Dans son dernier rapport, le Secrétariat Général à la planification Écologique (SGPE) révise la mise à jour des besoins et réévalue à la hausse le déficit de biomasse en 2030.

A relire : Bioéconomie : la France peut mieux faire pour exploiter durablement sa biomasse

Un potentiel de160 TWH de biométhane

À partir de ses travaux de prospective, et du dernier rapport : « Quelles biomasses pour la transition énergétique» financé par GRDF, Solagro confirme ses estimations précédentes d'un potentiel de l'ordre de 340 TWh de bioénergies pour la France, dont 160 TWh de biométhane. « Le potentiel existe, la question est de savoir à quelle vitesse il sera mobilisé » explique Simon Métiver, chargé des projets bioéconomie chez Solagro.

« La biomasse peut répondre à une partie des besoins »

« La biomasse peut répondre à une partie des besoins. Aujourd’hui, 40 MtMS sont produites sur le territoire et 100 MtMS pourront l’être si certaines voies sont empruntées » affirme Sylvie Berger, directrice adjointe de Solagro. Le potentiel de biomasse mobilisable  pour l’énergie dépend fortement des filières de valorisation : 100 MtMS mais chute à 45 MtMS si on ne recourt pas à la méthanisation. Les ressources issues de l’agriculture représentent 60 % du potentiel, les arbres 20  % et les déchets ou coproduits 20 %. 

Répartition des ressources potentielles de biomasse, pour une valorisation énergétique en 2050

graphique étude solagro sur les biomasses

Cive, résidus de culture…

Un potentiel de Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique) est évalué à 40 MtMS en France en 2050 selon Solagro, avec 20 MtMS récoltables pour la méthanisation (soit environ 20 % de la biomasse mobilisable pour l’énergie) et 20 MtMS laissées au champ en 2050. Selon Solgrao, toujours en 2050, sur une ressource totale 57 MtMS de résidus de culture (paille + chaume), 40 MtMS seraient accessibles pour une valorisation matière ou énergie. Dans le cas d’une mobilisation pour la méthanisation avec retour au sol du digestat, un potentiel de 20 MtMS pourrait être prélevé, et dans le cas des autres valorisations énergétiques, un potentiel de 5 MtMS. 

Lire aussi : Méthanisation : une unité de biogaz alimentée par 5000 ha de Cive en Côte-d’Or

Lire aussi : Méthanisation : le gisement de Cive pourrait être multiplié par sept en France selon une étude

… effluents d’élevage et herbe de prairies

Pour ce qui est des effluents d’élevage, Solagro estime qu’en 2050, 9 MtMS seraient accessibles à la valorisation énergétique dont 7 MtMS seraient mobilisées pour la méthanisation (80 %) avec un retour au sol des digestats ; le reste serait valorisé directement par épandage.  En 2050, la ressource totale produite d’herbe de prairies s‘élèverait à 57 MtMS, dont 22 MtMS de surplus dont 11 MtMS seraient méthanisées.

Lire aussi : Le premier projet de captage et stockage de carbone issu de la biomasse va voir le jour dans la région de Nancy

Trois filières matures

Trois filières matures aux potentiels et usages variés existent selon Solagro. Pour l’entreprise associative, la combustion reste pertinente pour un usage de température basse et moyenne. « Mais elle doit faire face  à des enjeux de qualité de l’air et de non-retour au sol de la matière organique stable et de l’azote : 42 MtMS, environ 205 TWh », explique Simon Métiver. Ce dernier poursuit : « La méthanisation au fort potentiel, permet la production de chaleur haute température, d’électricité de pointe et de carburants, hors aériens : 60 MtMS/an, soit 157 TWhPCS ». Et d’ajouter : « Le traitement des déchets d’huile et graisse qui a un potentiel extrêmement limité, est le seul à pouvoir produire du carburant aérien : 5 MtMS, soit environ 6TWhPCS ».

Lire aussi : Méthanisation agricole : une troisième voie entre l’injection et la cogénération testée en 2025

Quid des carburants aériens ?

Selon Solagro, pour produire plus de carburants aériens à partir de biomasse, il faut passer par des filières « non encore complètement matures », comme la fermentation, la gazéification ou encore la pyrolyse rapide. Mais elle prévient : « Ces filières mobiliseront des ressources en concurrence avec la combustion ».

A relire : Biocarburants aéronautiques : Global Bioenergies décroche la certification de l’ASTM

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