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Prix du melon : accord oral des enseignes à « ne pas dégainer à 0,99 € » en 2025

L’AIM poursuit ses travaux pour mieux valoriser le melon et endiguer la perte des surfaces. A Medfel, l'interprofession a détaillé ses travaux en cours : communication, meilleure connaissance des attentes consommateurs, réseau technique pour ne pas subir la disparition des solutions phyto… Et surtout un accord oral de « quasiment » toutes les enseignes à ne pas vendre le melon à un prix destructeur de valeur. Sauf si l’une d’entre elles brise les rangs…

tranches de melon charentais
« Le melon à 0,99 € est destructeur de valeur pour les producteurs mais aussi pour les magasins car ce prix ne permet aucune marge sur le transport, les centrales… », affirme Jérôme Jausseran, vice-président de l’AIM.
© Hans de Pixabay

A l’occasion des prévisions de plantation melon au salon Medfel le 23 avril, l’Association interprofessionnelle du melon AIM a, comme chaque année, précisé ses pistes de travail. Quatre sujets sont sur la table : la communication, les attentes des consommateurs, la mise en place d’un réseau phyto technique et un accord tacite avec les distributeurs pour mieux valoriser le melon.

Avec 220 opérateurs (producteurs, producteurs-expéditeurs et expéditeurs), l’AIM représente près de 70 % des volumes origine France en 2024 mis en marché.

Lire aussi : Melon : à Medfel, une baisse inédite des surfaces est annoncée pour 2025

Retrouvez tous nos sujets sur Medfel 2025

 

1) Disparition de solutions phyto : mise en place d’un réseau phyto technique pour le melon

L’AIM fait état d’une pression sur la production de plus en plus forte : hausse du coût des intrants, conditions climatiques chaotiques, développement des cahiers des charges, dans un contexte de disparition de solutions de protection pour le monde agricole… « La pression sanitaire elle aussi est en hausse avec deux printemps pluvieux à la suite », souligne Rémi Javernaud, animateur de l’AIM.

Pour répondre à ces contraintes, et afin d’avoir une « veille plus poussée et régulière », l’AIM annonce avoir développé un réseau entre les firmes de l’industrie phytopharmaceutiques, les services de l’Etat, le réseau technique de la filière et les opérateurs. L’occasion aussi de « rappeler nos contraintes » et d’ « optimiser le flux d’informations » entre tous ces acteurs.

« En phyto, on essaye d’anticiper au maximum pour ne pas se retrouver face à des impasses techniques »

Sur la question phyto, les représentants de l’AIM précisent qu’en melon, « il n’y a date pas trop d’impasses techniques » mais dans un contexte de « vraie disparition » des molécules, « on essaye d’anticiper au maximum pour ne pas se retrouver face à des impasses ». D’autant plus que le melon se cultive sur trois territoires (bassins) très différents.

 

2) Garder le melon, achat d’impulsion, en tête des consommateurs

Avec Melon de nos régions, l’AIM poursuit ses efforts de communication afin que le melon reste dans la tête du consommateur.  Comme l’a rappelé Rémi Javernaud à la soirée de lancement des fruits d’été le 22 avril, veille de Medfel [article à paraître], « en melon nous n’avons pas le label Vergers Ecoresponsables à mettre en avant. Le melon est principalement un achat d’impulsion. Donc garder le melon dans la tête des consommateurs est notre stratégie ».

Se poursuivent donc le développement sur les réseaux sociaux avec des partenariats avec des influenceurs, les relations presse (voyage de presse) et des publicités digitales sur les applications météo avec des messages adaptées selon la météo. L’AIM a aussi un partenariat radio : en cas de crise elle peut déclencher une campagne radio, plus efficace que les réseaux sociaux. Ce dispositif n’a pas été déclenché ces dernières années.

A relire : Le melon de Cavaillon enfin IGP : qu’est-ce que cela va changer pour les producteurs et le commerce ?

 

3) Des études pour prouver que le melon est bon pour la santé

L’AIM s’est aussi mis comme objectif de mieux ses consommateurs. Avec le CTIFL, une étude sensorielle est en cours pour voir l’adéquation entre l’offre et les attentes des consommateurs. S’il est trop tôt pour avoir des résultats, Rémi Javernaud espère pouvoir faire « un petit focus » à Medfel 2026.

Également à ces débuts, une étude nutritionnelle. Les bases bibliographiques sont en cours avec Aprifel. « On sait que le melon est un produit sain, affirme Myriam Martineau, présidente de l’AIM. Mais on veut mieux définir ses qualités santé. Car la réglementation est très rigoureuse sur les allégations nutritionnelles et de santé. »

Sur le sujet des allégations santé et nutritionnelles, retrouvez le dossier de FLD Mag de mai 2016 (format papier).

 

4) Mieux vendre le melon : « ne pas dégainer à 0,99 € pièce »

Dans la continuité du groupe de réflexion produit Melon (GRP Melon) mis en place dans le cadre d’Interfel, afin de faire discuter l’ensemble des familles pour améliorer la valeur du melon, différentes solutions ont été évoquées. Après une « année intense » de réunions, il a été convenu que le travail sera reconduit pour une deuxième année, de façon plus concrète avec un atelier à la  Zone expérimentale point de vente à la Maison des fruits et légumes, siège d’Interfel et du CTIFL à Paris. Objectif : voir comment le consommateur va se comporter face aux prix. 

Car le dialogue BtoB s’est poursuivi depuis le Salon de l’Agriculture jusqu’à ce printemps. Un consensus semble avoir émergé de ces discussions entre producteurs et acheteurs : personne ne gagne de l’argent avec un melon vendu trop peu cher.

Promotion à 0,99 € la pièce pour du melon français. Extrait d’un catalogue de E.Leclerc de juillet 2024
Extrait d’un catalogue de E.Leclerc de juillet 2024 : le melon est l’un des fruits faisant le plus l’objet de promotions et de mises en avant. © E.Leclerc

« Le melon à 0,99 € est destructeur de valeur pour les producteurs mais aussi pour les magasins car ce prix ne permet aucune marge sur le transport, les centrales… Alors que faisons-nous ?, a expliqué Jérôme Jausseran, vice-président de l’AIM, lors de la soirée de lancement des fruits d’été le 22 avril [article à paraitre] puis à la conférence des prévisions de plantation melon à Medfel le 23 avril. L’AIM ne rentrera jamais dans les discussions de gré à gré. Cela étant dit, vous nous avez proposé, à la quasi-unanimité des enseignes, de ne pas dégainer à 0,99 €. Par contre vous riposterez si l’un le fait. Et donc, pour que personne ne riposte, il suffit qu’il n’y ait pas de premier. Vraiment, nous faisons appel à la responsabilité collective. »

Lire aussi : Guerre des prix et origine des fruits et légumes : Lidl et les distributeurs en ligne de mire 

Le sujet peut vous intéresser : Salon de l’Agriculture : quelle est l’enseigne qui soutient le mieux les producteurs français de pommes et de poires ?

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