Finistère : un élevage local d'auxiliaires pour les producteurs de légumes
Créé par un agriculteur et une entomologiste, Entomovisions produit des auxiliaires adaptés aux besoins locaux de producteurs bretons en multipliant des souches locales.
Créé par un agriculteur et une entomologiste, Entomovisions produit des auxiliaires adaptés aux besoins locaux de producteurs bretons en multipliant des souches locales.
Producteur de légumes bio sous serre et en plein champ à Taulé (Finistère) depuis dix ans, Thomas Kerrien estimait que les insectes auxiliaires disponibles sur le marché ne répondaient pas à ses attentes. « Les producteurs ont laissé à d’autres la maîtrise de leurs solutions techniques. Il était temps de reprendre la main. Mais je manquais de compétences », mentionne-t-il. Aussi, il s’est associé à une entomologiste, Fanny Carrette. Et ensemble, ils se sont lancés, il y a tout juste un an, dans une nouvelle aventure, baptisée Entomovisions. « Fanny a déjà travaillé comme conseillère agricole et, comme moi, elle connaît bien les problématiques du secteur. A nous deux, on essaie d’y répondre », assure le chef d’entreprise.
Des livraisons par drive
Pour se différencier, Entomovisions multiplie des souches locales qu’ils considèrent plus efficaces contre les prédateurs locaux. Ils se cantonnent à une clientèle locale, pour apporter des solutions au plus près des besoins, chaque zone de production étant confrontée à des conditions sanitaires différentes. Entomovisions se situe en plein cœur d’un important bassin de production légumier et horticole, à moins de 1h30 de route de toutes les serres maraîchères bretonnes, pour miser sur la proximité et la réactivité. « Nous avons mis en place des livraisons par drive, détaille le jeune entrepreneur. Si un foyer est détecté le jeudi ou le vendredi, les auxiliaires seront en place avant le week-end ». La commercialisation des auxiliaires a démarré en janvier dernier, avec des chrysopes pour lutter contre les pucerons, des macrolophus contre la mouche blanche de la serre, de Cryptolaemus, coccinelle prédatrice de cochenilles farineuses. « La chrysope marche aussi en extérieur et peut être utilisée en pépinière ou horticulture », rajoute Thomas Kerrien, qui compte bien explorer ce nouveau débouché.
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Former au suivi sanitaire des serres
« En lutte biologique, la clé de la réussite, c’est la détection des foyers de ravageurs et la transmission de l’information ». C’est en partant de ce constat qu’Entomovisions propose également des formations, à destination des producteurs et de leurs salariés. « Mais aussi des technico-commerciaux de l’agro-fourniture, qui assurent un suivi sanitaire des serres toutes les semaines ».