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Epicerie fine
« Aujourd’hui, même en achetant sur Internet, le consommateur veut de la qualité »

Christophe Desre, fondateur de la boutique de thés, fruits et épices Les Délices de Nam-Viet, détaille pour FLD les attentes des consommateurs, la difficulté de sourcer en Asie en période de pandémie et ses ambitions pour développer le commerce solidaire et bio.

Christrophe Desre importe directement du Vietnam ses thés, ail noir et fruits secs, produits qu'il sélectionne lui-même sur place chez les producteurs.
© Les Délices de Nam-Viet

A travers Les Délices de Nam-Viet, boutique en ligne créée il y a un an, Christophe Desre met à l’honneur les savoir-faire vietnamiens et proposent aux consommateurs français de découvrir des produits typiques et d’exception de ce lointain pays. La gamme se compose pour le moment de 23 thés et infusions, de l’ail noir (en ail célibataire), de noix de cajou grillées et de noix de macadamia (100% naturelles), et d’ici la fin du mois de huit épices : gingembre séché en morceaux, cardamone verte, curcuma, poivre…

Des produits sains et bio plutôt que peu chers

« Aujourd’hui, les consommateurs veulent des produits sains et de très grande qualité, analyse Christophe Desre, fondateur des Délices de Nam-Viet. C’est un grand changement : avant, en particulier sur Internet, ils recherchaient avant tout les bas prix. »

Les produits Délices de Nam-Viet sont référencés dans certains magasins bio comme Biomonde, des salons de thé, des magasins bien-être… à Paris et dans le Grand-Est (Dijon, Besançon, Belfort…). Le site internet représente actuellement 20 % des ventes. « Le problème d’un site internet, c’est que c’est technique, chronophage et que ça coûte cher. Mais il faut les deux, les ventes en magasin et la vente digitale », explique le fondateur des Délices de Nam-Viet.

« Pour sourcer en Asie, il faut un réseau »

Le sourcing se fait sur place au Vietnam par Christophe Desre, en direct producteurs pour la majorité des produits. Les gousses d’ail noir sont produites par une entreprise familiale de Kinh Mon, dans le delta du Fleuve Rouge au Vietnam. Les noix de cajou sont cultivées dans la région de Binh Phuoc, dans le sud du Vietnam et sélectionnées pour leur goût et leur calibre supérieur. Les noix de macadamia sont produites à Lâm Dông, une région des Hauts Plateaux du Vietnam et vendues dans leur coque, ce qui protège leur saveur (une clé est fournie avec les sachets pour les ouvrir facilement).

« En Asie, il faut travailler avec un réseau, sinon ça ne fonctionne pas, explique Christophe Desre. Mon réseau, je l’ai constitué lors des six mois que j’y ai passé pour être soigné. Une fois que l’on est accepté, le réseau s’agrandit très vite. » Mais les déplacements sur place ont été stoppé par la crise sanitaire.

La crise sanitaire, un gros frein sur le développement

 « Le Covid a eu un impact astronomique, en mettant un gros frein sur notre développement. Le Vietnam est fermé depuis fin février, donc je n’ai pas pu me rendre sur place pour signer les contrats sur les poivres et les cafés, et ces références ne sont donc pas encore disponibles pour nos clients. Sur les références déjà signées, les marchandises nous parviennent, même si c’est compliqué. »

En un an d’existence, l’entreprise a dû faire face à deux confinements et aux fraudes, « qui nous ont reproché notre communication avec une mauvaise utilisation d’allégations santé et nutritionnelles ». « Mais on ne va pas se plaindre car nous avons réussi à dépasser notre bilan prévisionnel de 50 000 € : nous devrions finir l’année à 110-120 000 €. »

Solidarité et éthique : une cagnotte pour financer des actions solidaires

L’éthique et la solidarité sont au cœur du projet. Soigné au Vietnam pendant six mois alors que la médecine occidentale le déclaré condamné, Christophe y a découvert un art de vivre, des produits de qualité et bien-être et un peuple généreux. « Les Délices de Nam-Viet, c’est un peu ma façon de les remercier, en valorisant leurs produits et en soutenant des actions de solidarité. »

Les prix payés aux producteurs sont ainsi systématiquement gonflés de 0,20 à 0,30 €. Et surtout, 5 % du prix de chaque produit à des actions solidaires au Vietnam et en France.  Sur la première année, l’entreprise a reversé 2 600 € de dons. Les Délices de Nam-Viet ont notamment financé l’installation d’une climatisation dans une salle occupationnelle dédiée aux enfants et jeunes adultes handicapés dans le Village de la Soie de Van Phuc, à Hanoi, et fait un don à quatre bibliothèques vietnamiennes, permettant l’achat de 1000 livres, et a aidé à créer un terrain de jeu pour les écoliers de Tuc Dan, dans le nord du pays. En France, elle a donné et commercialisé des masques en tissu issus de l’artisanat vietnamien.

Soutenir le bio en envoyant Ecocert au Vietnam

Parmi les projets solidaires : soutenir la labellisation des producteurs en bio équivalent européen. « Tous nos fournisseurs produisent déjà selon des méthodes biologiques. Mais la labellisation bio là-bas coûte très cher, 10 000 à 15 000 € par an sur quatre-cinq ans. Notre projet : travailler avec Ecocert pour que nos producteurs obtiennent le label. L’idée serait non pas d’échanger avec le bureau Ecocert de Shangaï mais directement avec Ecocert en France -avec qui je travaille déjà, étant moi-même certifié-, pour que ça soit le bureau français qui aille sur place labelliser et contrôler les producteurs. Ce serait inédit et pertinent et peut-être que ça lancerait une dynamique qui permettrait un regain de confiance dans le label bio des produits importés. »

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