Assurance récolte : comment faire progresser le nombre d’adhérents ?
Seuls 13,3% des d’agriculteurs français avaient contracté une assurance récolte en 2020. Dans une étude, la Banque de France préconise de cibler les petites exploitations et de simplifier l’accès aux subventions pour faire progresser les adhésions.
Seuls 13,3% des d’agriculteurs français avaient contracté une assurance récolte en 2020. Dans une étude, la Banque de France préconise de cibler les petites exploitations et de simplifier l’accès aux subventions pour faire progresser les adhésions.
Une étude réalisée par des chercheurs de la Banque de France, parue le 24 juillet, a été menée sur un panel très détaillé de 17 000 agriculteurs français sur 20 ans. Le premier constat de l’étude est que le taux de pénétration de l’assurance récolte est faible en France, puisque seules 13,3 % des exploitations agricoles étaient assurées en 2020 (contre 12% en 2016), alors que l’activité agricole est la plus soumise aux aléas climatiques.
Ajuster le profil des adhérents à l’assurance récolte
Les trois chercheurs soulignent que la souscription d’une assurance est généralement bénéfique pour les agriculteurs, mais que le profil des assurés pourrait être ajusté. La majorité des assurés actuels sont des grandes exploitations, déjà assurées par ailleurs, tandis que les petites exploitations le sont beaucoup moins. Or, indiquent les chercheurs dans une interview, « ce sont celles qui bénéficient le plus de l'assurance. Les petites exploitations font généralement face à un risque plus grand, surtout si elles ne sont pas diversifiées. Pour un petit maraîcher, une inondation ou une sècheresse peut détruire 100% de la récolte, alors que cette même inondation ne touchera peut-être que 20% du champ d'un grand exploitant céréalier. »
L’adhésion à une assurance modifie la conduite
Les chercheurs encouragent ainsi les pouvoirs publics et les assureurs à faire adhérer davantage les petites exploitations, d’autant plus que l’assurance permet de modifier les modes de production : « un agriculteur assuré va par exemple potentiellement produire plus puisque son risque est couvert », plaident-ils.
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Les freins à l’adhésion ne sont pas financiers
Enfin, augmenter le montant des subventions ne permettra pas, selon les chercheurs, de faire progresser le nombre d’assurés. Il faut travailler sur les « obstacles non financiers » : rapprocher la date de versement de la subvention du paiement de la cotisation. Cela permettrait aux exploitants sans trésorerie de ne pas avoir à supporter une avance et ainsi, d’adhérer plus facilement. Les contrats et les systèmes de subvention sont trop complexes, l’étude préconise de les simplifier et de mieux accompagner les agriculteurs dans leurs démarches. Par ailleurs, ils estiment que les exploitants manquent d’informations sur ces contrats.
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Enfin, pour les chercheurs, la poursuite de l’objectif de 100 % d’agriculteurs assurés « n’est pas réalisable ni souhaitable », il faudrait cibler « les exploitations plus petites et plus spécialisées ».