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Et quand l’acacia n’est pas au rendez-vous ? 

Chaque année, dans la plupart des régions françaises, les apiculteurs espèrent que leurs abeilles récolteront le précieux nectar d’acacia. Et pourtant, deux années sur trois, cette miellée fait faux bond. Le défi pour les apiculteurs est alors de trouver une miellée alternative ou une autre manière de maintenir la dynamique de leurs colonies.

Les apiculteurs face aux mauvaises récoltes d'acacia
© ADA Aura

Théo et Guillaume, associés et récemment installés dans le Puy-de-Dôme, ont choisi de viser une production d’acacia locale. Mais ils tâtonnent dans leur stratégie. « Jusque-là, on a tenté l’acacia précoce puis la miellée de bourdaine. On aimerait viser d’abord des emplacements précoces, puis des zones tardives, car c’est un miel important pour notre gamme. » Dès le printemps, ils surveillent l’évolution des bourgeons. S’ils ont des doutes sur la survenue de la miellée d’acacia, une demi-hausse de colza est laissée aux colonies pour se donner du temps. Puis si la miellée d’acacia n’est pas au rendez-vous, Théo et Guillaume maintiennent les colonies sur les emplacements de colza, assez désertiques en mai. Pour pallier cela, ils procèdent à un nourrissement par semaine en attendant la miellée de montagne.

Antoine et Louis, en Haute-Loire, sont eux aussi en recherche de solutions face à l’aléa « acacia ». Aujourd’hui, leurs emplacements de colza, pour la plupart en Isère, sont aussi favorables à l’acacia. Dès lors que la miellée d’acacia leur semble menacée, ils ne récoltent pas le colza, et guette le début de la miellée d’acacia à l’aide de balances. Parfois, ils testent aussi d’autres secteurs avec des ruches-tests équipées de balances. Mais cela ne convainc pas Louis. « Les années où les acacias souffrent du gel, on a tendance à s’obstiner et à chercher des zones où l’acacia n’a pas gelé, mais l’expérience montre que c’est souvent peine perdue ! Quand bien même on trouve une petite poche préservée, il n’y a jamais une bonne miellée à la clé. Traditionnellement, notre plan B était la bourdaine, en Corrèze, mais ces dernières années, ce fut un fiasco. »

Ils envisagent donc un nouveau plan B : attendre que l’acacia démarre, surveiller la bourdaine sans miser dessus, et tout ramener vers chez eux en cas d’absence de miellée. Louis y voit un avantage majeur : « la disette printanière induit un besoin de nourrir et de casser des cellules, donc il est bon d’avoir les colonies proches de chez soi ».

Le nourrissement pour combler l’absence de la miellée d’acacia fait l’objet de nombreux questionnements chez les apiculteurs. Antoine et Louis nous expliquent que, dans une volonté d’éviter de nourrir, ils ont un jour fait l’erreur de rééquilibrer les colonies en distribuant les cadres de réserves. Leurs manipulations, en plus d’être fastidieuses, ont déclenché du pillage. Louis en tire une leçon : « il aurait mieux valu nourrir juste celles qui en avaient besoin, et laisser les réserves aux autres ». Ce nourrissement printanier fait actuellement l’objet de plusieurs travaux au sein des ADA, qui livreront leurs secrets d’ici peu.

2014-2022 : 9 saisons d’apiculture, 3 favorables à l’acacia

Les chiffres sont frappants : seules 2015, 2018, et 2022 ont fait le bonheur des apiculteurs qui visent une miellée d’acacia.

 

 
2014-2022 : Seulement trois saisons favorables à l'acacia
2014-2022 : Seulement trois saisons favorables à l'acacia © ADA AURA

 

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