Zones vulnérables : la guerre est déclarée
Suite au vote de trahison de l’administration au dernier CODERST au sujet du classement de 40 communes creusoises en zones vulnérables, la FDSEA et JA ont conduit une action coup de poing à la DDT et dans la campagne creusoise.

Au cours du conseil d’administration de la FDSEA qui s’est tenu le 21 octobre dernier à la Chambre d’agriculture, le sujet prioritaire était sans conteste celui des zones vulnérables.
Un sujet d’autant plus brûlant après le vote au Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologique (CODERST) qui a validé les zones vulnérables dans le département. Malgré la forte opposition de la profession agricole, l’ensemble des représentants de l’administration a voté pour l’application de la directive « nitrates » ce qui a aussitôt allumé la mèche de la colère paysanne.
À l’issue de cette réunion, les membres du conseil d’administration de la FDSEA se sont rendus à la DDT afin d’établir la lumière sur la posture de l’administration et de son double langage. Devant les responsables professionnels agricoles, elle se dit opposée au projet mais dans la réalité des faits, elle valide et acquiesce les directives et les consignes de sa hiérarchie administrative et notamment du préfet de la Creuse.
Faute de ne pouvoir s’entretenir avec le directeur de la DDT Didier Kholler, c’est sur son nouveau directeur adjoint, M. Boulet, et sur M. Brou que les membres de la délégation de la FDSEA et des JA ont jeté leurs invectives. Le débat a pris des allures de bataille retranchée, tant les arguments parfois contradictoires de l’administration ne pouvaient qu’envenimer la situation et exaspérer les responsables agricoles. À la sortie de cette rencontre, un filet de lisier a été répandu sur les marches et des affichettes ont été placardées sur les murs et les portes de la DDT pour rechercher « M. Courage » afin d’obtenir des réponses aux nombreuses questions posées.
Une véritable trahison pour la profession agricole qui estimait à juste titre, un minimum de soutien de la part de ses interlocuteurs. D’autant plus que ceux-ci reconnaissent que les critères ayant conduit au classement de ces communes reposent sur des analyses réalisées il y a plusieurs années, parfois même sans aucun résultat. Sans compter que certaines communes se retrouvent classées pour quelques ares sur le même bassin versant que d’autres communes situées sur le département limitrophe.
La profession agricole accuse l’administration d’avoir manqué de courage. « Nous prendrons nos responsabilités » a déclaré le président de la FDSEA, Pascal Lerousseau, quitte à porter cette décision devant les tribunaux compétents.
Ce dossier ne trouvera pas son épilogue tant que l’administration ne révisera pas ses positions. La bataille des zones vulnérables est d’ores et déjà engagée avec force et détermination par les organisations syndicales agricoles qui ne lâcheront rien.