Visite > Laurent Wauquiez : «On ne fera pas des miracles mais on va vous aider»
Le président de la Région a sacrifié à la traditionnelle dégustation de la tête de veaux sur le stand Interbev. Entre 2 bouchées, il a avancé des pistes d'actions jugées intéressantes par les éleveurs.
Comme il se plait à le répéter à l'envi, Laurent Wauquiez est un habitué du Sommet de l'élevage. Quinze ans, qu'il ne rate aucune édition... Alors le ballet des politiques à quelques mois de la présidentielle, il le regarde d'un air amusé : «Il y a en qui sont fidèles aux éleveurs, alors que d'autres ne sont ici que pour pêcher des voix !». Il pense évidemment en particulier à Marine Le Pen, qui était présente sur le salon justement en même temps que lui. Alors que la patronne du FN déambulait dans les travées, les caméras rivées sur ses moindres faits et gestes, le président du Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes a entamé le salon par une discussion avec les éleveurs. Sur le stand Interbev, outre la tête de veau, des sujets des plus consistants et des plus concrets ont été abordés.
«J'irais en Turquie s'il le faut»
«Les marchés sur l'export sont bloqués. Si les certificats sanitaires avaient été négociés correctement, la filière ne devrait pas être en crise aujourd'hui. On envisage de demander le soutien de la Région pour débloquer ces marchés», a témoigné Patrick Bénézit président de la FRSEA Massif-Central. Pour avancer sur ce sujet, Laurent Wauquiez souhaite disposer de plus d'informations : «Nous devons caler une réunion avec les exportateurs du secteur dans les prochaines semaines. On cible les marchés turcs et chinois. Pour la Chine, cela tombe bien car j'ai un déplacement prévu là-bas en février. J'irais en Turquie s'il le faut».Annoncé par Phil Hogan, lors de sa visite mercredi au Sommet de l'élevage, le fonds de promotion européen en faveur de la promotion de la viande de 15 millions d'euros pourrait être abondé par l'exécutif régional. C'est en tout cas l'un des souhaits de la profession.Plus globalement, Laurent Wauquiez a rappelé qu'en 2016, «le budget agricole de la région était le seul en hausse» ; que la simplification d'instruction des dossiers était en cours, et que la relocalisation des produits dans les cantines était bien engagée. «Nous allons attribuer une prime aux cuisiniers qui jouent le jeu, en fonction du pourcentage de produits régionaux incorporés dans les menus», a expliqué l'élu altiligérien. Aujourd'hui, seuls 15% des produits consommés dans les lycées sont issus de la région. Autant dire qu'il y a de la marge, quitte à revoir un peu les tarifs : «il faut absolument casser la spirale à la baisse de l'achat des produits».Enfin sur le dossier du loup, le président a confirmé l'achat de matériel pour des louveteries.
Sophie Chatenet