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Viande bio : ce qu’en pensent les éleveurs engagés

Les résultats technico-économiques des élevages bovins viande bio cantaliens suivis par le réseau Bio Massif central.

© P.O.
Avec 2 600 vaches allaitantes certifiées Bio, le Cantal est le deuxième département bio d’Auvergne en matière de production de viande bovine (juste derrière l’Allier). Le marché de la viande Bio était en forte progression depuis 2009 (abattages en hausse de 15%par an selon Interbev) mais il devrait connaître une quasi stagnation en 2012, avec la baisse de la consommation française. Depuis de nombreuses années, l’offre en animaux bio est donc inférieure aux besoins des filières régionales, notamment en gros bovins, ce qui permet aux cours de la viande bio de se maintenir 15 % au dessus des cours conventionnels. Reste à savoir ce qu’en pensent les principaux intéressés, au travers du suivi et du témoignage des cinq fermes de références en viande bio.

Le réseau d’élevage du pôle Bio Massif central

Ce réseau de fermes de références a été créé en 2008 à l’initiative du pôle Bio Massif central. Il est animé par Julien Belvèze de l’Institut de l’élevage, avec la participation de Veto Agro Sup, de l’Inra de Theix et des cham­bres d’agriculture du Massif central. Vingt-quatre fermes bio sont suivies avec la même méthodologie que les 110 fermes conventionnelles. Afin de représenter la diversité des races, des systèmes et des zones pédoclimatiques, cinq élevages sont suivis dans le Cantal : - système 100 % viande finie et tout herbe : un élevage dans le Nord Cantal avec un troupeau de 90 vaches limousines, finition des veaux gras, génisses et vaches de réforme, - système naisseur pour les mâles et valorisation en bio pour les femelles avec rotation céréalière : deux exploitations en Châtaigneraie. Les veaux mâles sont vendus broutards (sans plus- value bio), les femelles sont conservées pour produire des génisses ou des vaches en circuit bio. La rotation céréalière permet de produire des céréales et d’implanter des prairies à base de légumineuses, - système naisseur et tout herbe : deux élevages en race rustique (salers et aubrac). Les veaux mâles sont vendus broutards (sans plus-value bio). Une partie des femelles est vendue à neuf mois à des engraisseurs bio, ainsi que quelques génisses ou des couples avec veaux. Les vaches de réforme sont commercialisées non engraissées dans le circuit bio.

Résultats comparables au conventionnel

Les cinq élevages bio produisent 25 tonnes de viande vive/an, avec 106 UGB, soit 236 kg/UGB. C’est quasiment 70 kg de moins que les élevages conventionnels. Cette moyenne comprend des faibles productivités avec les systèmes veaux gras et broutards légers. Par contre, on retrouve des résultats identiques au conventionnel dès que les veaux sont alourdis (320 kg/UGB sur uneexploitationbiode Châtaigneraie). Du côté des prix de vente, la moyenne s’établit à 2,30 €/kg vif vendu, soit un peu plus que le conventionnel. Cette moyenne masque la belle performance des systèmes avec viande finie. En effet, le prix de vente progresse avec le taux de valorisation en circuit bio. Ce prix moyen passe de 2,56 €/kg avec la vente des femelles en bio à 3,36 €/kg pour le système 100 % viande finie. Les charges opérationnelles (élevage, surface et alimentation) ramenées aux 100 kilos de poids vif produit sont comparables à celles des systèmes conventionnels avec 101 €/100 kg vif (en forte progression en 2011 en raison de l’achat de fourrages). Au final, les EBE (excédents bruts d’exploitation) étaient de 35 000 €/unité de main d’œuvre en 2010 et 2011, soit légèrement supérieurs aux résultats des systèmes conventionnels. Cependant, compte tenu du faible échantillon que représentent ces cinq élevages parmi la soixantaine que compte le département, mais aussi de la grande dispersion de pratiques et de résultats entre les systèmes ob­servés, la moyenne des données 2010 et 2011 doit être nuancée.

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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