Vers une réouverture du dialogue ?
Ce mercredi 22 juin, Pascal Lerousseau président de la FDSEA 23 accompagné de Thierry Jamot, vice-président ont accueilli deux représentants de la DDT, M. Boulet, directeur et M. Debray, directeur adjoint; ainsi que deux représentants de l’ONEMA (Office national de l’eau et des milieux aquatiques), M. Dumez en tant que délégué régional et M. Dubois, chef de service.
Suite à la création de la nouvelle région, l’ONEMA souhaite reconfigurer le découpage du territoire afin de créer une délégation pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Pour cela, une étroite collaboration avec les partenaires locaux est indispensable. Cette entrevue avait donc pour but de renouer le dialogue entre les trois structures pour éviter les quiproquos.
Renouer les liens
M. Dumez reconnaît que l’ONEMA est associé à l’image du cow-boy qui fait ce qu’il veut. « Il n’y a pas que des missions de contrôle, il y a également des missions de recherche et développement et de transfert de savoir, ainsi que d’expertise du terrain », rappelle-t-il. « Peut-être, intervient Pascal Lerousseau, mais aujourd’hui la France est un pays assiégé, constamment en état d’urgence. Les agriculteurs ne comprennent pas les proportions que peut prendre un simple fossé creusé, alors que des policiers sont tués chez eux ! Surtout que le but n’est pas de détruire l’environnement, mais bien d’améliorer les exploitations en voulant l’autonomie fourragère ; ce qui en plus éviterait de faire circuler des camions qui ne seraient plus nécessaires. »
Il est vrai que tout cela n’aide pas à la communication. L’incompréhension s’est installée dans les campagnes. C’est pourquoi il est primordial de renouer le dialogue pour continuer d’avancer. « Aujourd’hui, le but n’est vraiment pas la répression, mais bien l’information », explique M. Dubois. « Même si, à un moment donné, l’amende peut devenir pédagogique quand l’information seule ne fonctionne pas », ajoute-t-il.
De son côté, M. Boulet tient à préciser « qu’il existe des règles, on se doit de les respecter, même si on fonctionne beaucoup au compromis. »
La situation est telle que chacun doit y mettre du sien. Avant toute intervention sur le sol, il est conseillé aux agriculteurs de se tourner vers les différents services de l’État que sont l’ONEMA et la DDT pour savoir s’ils sont dans leur droit ou non. Cela limiterait déjà les mises en situations conflictuelles. Si un doute persiste, l’ONEMA se propose de faire le déplacement sur le terrain afin d’établir une expertise.
Cartographie des cours d’eau
« Cela fait plus d’un an que nous demandons une cartographie des cours d’eau. Elle est obligatoire et donnerait de la lisibilité aux agriculteurs et éviterait certains litiges avec l’ONEMA » explique Pascal Lerousseau. Pour le moment, la situation avance à tous petits pas. Le travail à faire reste entier. Rendre une cartographie pour fin 2016 est irréalisable. La profession a pourtant maintes et maintes fois proposé d’établir cette cartographie dans l’intérêt des agriculteurs. « Aujourd’hui, un partenariat avec les agriculteurs est la meilleure solution pour faire avancer les choses » approuve M. Boulet. À savoir que l’ONEMA se propose également de participer à la mise en œuvre de cette carte si besoin est.
Même si la réunion s’est déroulée de manière courtoise, la profession demeure plus que jamais vigilante aux excès de zèle de l’Administration.