Vers un nouveau dossier sécheresse
Alors que la campagne touche à sa fin, le moment de faire le bilan de la sécheresse 2019 en vue d’indemnisations approche. Pour ce faire, une réunion a été organisée en Préfecture entre les services de l’État et les responsables professionnels de la Chambre d’agriculture, de la FDSEA et de JA.
La Chambre d’agriculture s’est déjà attelée à établir les premiers bilans fourragers qui seront livrés à la DDT à partir de mi-septembre. Certaines des exploitations étudiées seront les mêmes qu’en 2018, à des fins de comparaison entre les deux années. Selon les données actuelles, les chiffres 2019 seraient en moyenne proches de ceux de 2018. On trouve des variations en fonction des zones géographiques ou de la récolte. Des pertes plus importantes qu’en 2018 ont notamment été relevées dès la première coupe sur certains secteurs. Un bilan plus précis pourra être effectué après la récolte de maïs qui s’annonce déjà désastreuse : « Il n’y a ni la qualité ni la quantité » a martelé Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA de la Creuse. La DDT et la Chambre d’agriculture se sont entendus pour se baser sur le même calendrier que l’année dernière avec un rendu de dossier au CNGRA en novembre.
La question des critères d’indemnisation a été également abordée : « Ces critères sont basés sur les données, les pratiques et le climat du siècle dernier, désormais il faut prendre en compte les évolutions liées au changement climatique » a demandé Michael Magnier, président de Jeunes Agriculteurs. Selon Madame la Préfète, le ministère de l’Agriculture étudie actuellement cette question.
Bilan 2018
La réunion a été l’occasion de faire un bilan de la campagne 2018 : une grande partie de l’enveloppe attribuée par le CNGRA du 12 décembre 2018 a été distribuée. Au total, environ 2 500 dossiers ont été indemnisés, environ 80 sont en souffrance et certains versements n’ont pas pu être faits en raison de problèmes administratifs et sont en cours de régularisation (agriculteur parti en retraite dans l’intervalle). Des solutions sont à l’étude pour voir comment attribuer au mieux le petit solde restant, comme une révision du taux de perte.
Des effets d’annonce ministériels
Au vu de la sécheresse nationale, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a déjà annoncé le versement d’un acompte sur la PAC de 70 % au lieu de 50 % habituellement. Cet apport de trésorerie devrait notamment permettre aux éleveurs d’acheter le fourrage qui risque de manquer cet hiver. Les responsables agricoles ont soulevé un problème sur ce point : la réglementation européenne empêche le versement de cette avance aux exploitations contrôlées. Afin de les aider, la préfète a promis de faire remonter cette demande afin d’obtenir une dérogation comme cela a été fait pour les jachères.