Vers la réunification
Pour son assemblée générale, la Safer Aquitaine Atlantique avait invité les deux autres Safer qui couvrent le territoire de la Nouvelle Aquitaine.
Ce jeudi 30 juin 2016, la Safer Aquitaine Atlantique tenait son assemblée générale à Bazas (33). La première sous sa nouvelle forme, à cinq départements. En effet, le 22 décembre dernier, l’historique Safer, qui réunissait Gironde, Landes, et Pyrénées-Atlantique s’était agrandie pour épouser les formes de l’ancienne Aquitaine.
La Safer Garonne-Périgord avait donc été dissoute, laissant le Tarn-et-Garonne aller de son côté et permettant à la Dordogne et au Lot-et-Garonne de rejoindre la Safer Aquitaine-Atlantique. Un premier pas vers la régionalisation.
« On a vu la dissolution de la Sogap, qui était à cheval sur Aquitaine et Midi-Pyrénées, et on a donc intégré deux départements de plus. L’intégration se fait bien, cela a permis d’aborder une première régionalisation avec tous les besoins et les changements que cela crée », estime le président de la Safer Aquitaine Atlantique Francis Massé.
Un premier « petit » pas pour les Safer, quand on regarde ce qu’il reste à faire pour coller au nouveau territoire décidé par la loi Notre. Il reste du temps pour s’y préparer, mais les trois Safer, avec la Safer Marche-Limousin et la Safer Poitou-Charentes, ont maintenant l’habitude de se rencontrer lors de leurs assemblées générales respectives notamment.
Construire en collectif
Dans cette période de grand changement, il faudra un peu de patience pour voir une nouvelle et unique Safer s’étendant sur toute la Nouvelle-Aquitaine. À Bazas, la Safer Aquitaine-Atlantique n’a déjà plus parlé de trois mais de cinq départements. Si du côté de la Safer Marche Limousin, le périmètre correspond à celui de l’ancienne région, la Safer Poitou-Charentes a aussi évoqué sa situation particulière, puisqu’elle gère encore actuellement le département de la Vendée en plus des quatre picto-charentais.
Invité à présenter le territoire de sa Safer, le président Patrice Coutin en a évoqué quelques-unes des particularités. Des marais poitevins (deuxième zone humide de France après la Camargue) aux bocages, en passant par les multiples enjeux liés à l’eau et à la biodiversité, il a ainsi montré toute la différence avec les autres territoires de la région.
« Les questions de l’eau et de l’environnement sont très importantes pour nous, et on travaille beaucoup avec les collectivités, notamment par le biais de conventions, sur ces thèmes », confirme Patrice Coutin. « Chacun a ses spécificités. On le voit avec l’ex-Poitou-Charentes, c’est aussi le cas de l’ex-Aquitaine qui est plus sur les grandes exploitations et la diversification, et nous, on est plus sur de l’élevage allaitant, avec 80 % de nos surfaces en herbe. Ensemble, les trois Safer seront complémentaires », explique Jean-Luc Niveau, président de la Safer Marche-Limousin.
Comme dans beaucoup d’autres domaines, c’est cette capacité à avoir des spécificités, tout en étant fondamentalement proches qui peut permettre une fusion dans la continuité. Pour Francis Massé, qui est aujourd’hui président référent du comité de liaison qui réunit les trois président et les trois directeurs des Safer, « chacun a ses spécificités, mais on a aussi les mêmes grands problèmes. Il s’agit de pouvoir servir en 2019 l’intérêt de toutes les agricultures et de tous les territoires ».
Les trois Safer ont encore trois ans pour travailler ensemble autour de cette régionalisation, se préparer pour être en capacité de répondre immédiatement aux besoins humains, juridiques, et financiers qu’elle va générer. En 2019, la Vendée sera cédée par la Safer Poutou-Charentes à la Safer Maine-Océan. Et en juillet, la fusion sera effectuée pour correspondre parfaitement au territoire de la Nouvelle-Aquitaine.