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« Vaccinez, vite et en masse »

Le Dr Boubet a détaillé les informations pour chacune des maladies en circulation à l'heure actuelle.
© HC

La FDSEA de la Creuse s'est réunie en Conseil Fédéral le vendredi 20 septembre à Jarnages. Au programme, un point sur les dossiers en cours, mais il a surtout été question de la situation sanitaire, qui préoccupe fortement les éleveurs en ce moment. C'est Boris Boubet, directeur du GDS, qui a consacré une intervention très complète à ce sujet, en distinguant bien les différents cas de figure.
Toutes les maladies préoccupantes du moment sont vectorielles, c’est-à-dire qu'elles ne se transmettent pas directement d'animal contaminé à animal sain, mais par un intermédiaire, à l'heure actuelle un moucheron appelé cullicoïdes. Il s'agit de la MHE (Maladie Hémorragique Épizootique) et des FCO sérotypes 8 et 3. Leurs symptômes et conséquences sont quasi identiques : « Elles boitent et elles bavent », la langue bleue chez les ovins ne signale que la FCO. Elles entraînent des problèmes de reproduction, des lésions cérébrales pour les contaminations in utero.

La FCO-8 au sud-est

Le retour de la FCO-8 dans l'Aveyron en 2023 n'a pas vraiment étonné les services sanitaires, car elle fonctionne suivant un cycle. Cependant c'est sa virulence, tout particulièrement chez les ovins, qui a surpris. Cette version du sérotype 8 est un mutant très pathogène. Depuis 2018, la totalité du territoire français est en zone régulée au regard de ce sérotype, ce qui facilite la circulation des animaux, mais aussi du virus dans les zones qui n'étaient pas encore infectées. En Creuse, le virus est présent essentiellement dans le sud et l'est car il arrive par le Puy-de-Dôme.
Concernant les vaccins, il en existe 3, dont 2 sont régulièrement en rupture. Quant à savoir s'il faut vacciner maintenant, le Dr Boubet admet devoir faire une réponse de normand : « Il y a un mois je vous aurais dit de vacciner FCO-8, sans hésitation. Mais maintenant que la maladie est bien implantée sur le territoire départemental, ça dépend de votre localisation, de si vous avez déjà des animaux malades, etc. ». Il faut donc voir au cas par cas avec son vétérinaire traitant, d'autant que cette vaccination n'est pas prise en charge.

La MHE par le sud

Concernant la MHE, elle arrive par le sud-ouest de la France après son apparition en Espagne l'an dernier. Elle est particulièrement virulente sur les bovins. Elle avance moins vite qu'attendu, au 20 septembre le foyer le plus proche de la Creuse se situait en Haute-Vienne. La zone régulée fonctionne par cercles de 150 km autour des foyers. Pour en sortir et pour certains exports, notamment vers l'Italie, il faut une désinsectisation des animaux et une PCR négative.
2 millions de doses du vaccin ont été commandées par l'État. Afin de freiner la maladie, elles sont destinées au front d'avancée afin de créer une zone tampon. En Creuse, à l’heure où nous imprimons, 7 communes sont concernées par cette prise en charge : Budelière, Chambonchard, Évaux-les-Bains, Leyrat, Nouhant, Saint-Pierre-le-Bost et Viersat. N’hésitez pas à consulter le site internet du GDS (gdscreuse.fr) où cette information est régulièrement mise à jour. Pour les éleveurs qui souhaitent vacciner en dehors de cette prise en charge, il faut compter environ 10 euros les 2 doses (vaccin + rappel).

La FCO-3 par le nord

La FCO-3 arrive depuis le nord-est après une apparition aux Pays Bas. Elle avance de façon rapide, certains foyers étant probablement liés à des mouvements d’animaux. Les foyers les plus proches de la Creuse se situent dans le Cher. Les 2 tiers nord-est de la Creuse sont concernés par sa zone régulée. Pour en sortir et pour l'export, il faut une désinsectisation des animaux et une PCR négative. La désinsectisation des moyens de transport est vivement recommandée.
C'est sur cette maladie que le Dr Boubet recommande de vacciner en priorité et rapidement : elle n'est pas encore présente sur le département, et le temps de la mise en place de la couverture vaccinale la vague sera arrivée. Cette vaccination est prise en charge par l'État. La Creuse se trouvant désormais à cheval sur l'ensemble des zones régulées, l'export s'en trouve particulièrement compliqué, la carte du vaccin n'est donc pas à négliger.

Se protéger

En dehors du vaccin, il n'existe pas vraiment de méthode efficace pour éviter ces maladies vectorielles car il s'agit de gérer un moucheron. Dans l'environnement, les insecticides sont inefficaces, coûteux et néfastes. En bâtiment ils sont inutiles. Sur les animaux, les insecticides ont une efficacité très courte et limitée. Seule la désinsectisation des moyens de transport semble porter ses fruits. La moindre flaque peut être utilisée par le moucheron comme zone de reproduction. Les températures basses et les nuits froides vont donc être une planche de salut.
Du côté des animaux, une bonne , santé de fond est essentielle pour les aider à résister. Les points d'abreuvement ne doivent pas se trouver à de trop grandes distances car les animaux touchés ont des lésions aux pattes qui les dissuadent de se déplacer. Ils doivent aussi pouvoir mettre le nez dans l'eau, à cause des lésions au nez. Il convient toujours de bien surveiller ses animaux afin de les traiter rapidement. À noter qu'il n'y a pas de prise en charge des traitements.
Pour l'instant, l'État prend en charge les frais de prélèvements et les analyses sur 3 animaux par espèce et par exploitation. Il pourrait y avoir des prises en charges via le FMSE pour les cas déclarés avant le 31 août et selon certains critères. Il convient donc de bien déclarer ses cas afin de bénéficier de potentielles nouvelles prises en charges.

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