Une vitrine cantalienne des arts du bois
C’est le concept imaginé par Albert Hugon et la communauté de communes Margeride Truyère pour promouvoir la construction bois, une vitrine des savoir-faire qui sera ouverte à l’année.
“Aujourd’hui, la personne qui souhaite construire en bois n’a d’autre choix que d’aller dans les salons où sont présentés ces matériaux, mais c’est ponctuel… ou alors, se rendre chez les fabricants mais là, il y a fort à parier que les produits les plus couramment proposés sont ceux que chercheront à leur vendre ces mêmes fabricants”, avance Albert Hugon. D’où son idée de faire une Maison du bois ouverte à l’année et dans laquelle seraient exposés tous les matériaux utilisables dans la construction bois, sans aucun parti pris. “Nous en sommes au stade de l’avant-projet sommaire et il faudra donc encore établir un partenariat avec les fabricants mais le concept Novabois est né.” Le projet, qui se situera au centre de Clavières, s’accompagne d’un micro-gîte, en bois évidemment (lire encadré ci-dessous).
Clavières déjà pionnier
Clavières avait déjà accueilli le premier projet du Cantal de maisons à ossature bois dans les années 80 et six maisons avaient été construites sur ce mode, de même qu’un multiple rural. Pour Albert Hugon, c’était les prémices de Novabois. Le bâtiment d’une centaine de mètres carrés sera dédié à la valorisation du matériau bois. Y seront exposés en permanence “tous les produits, toutes les techniques, qui ne cessent d’évoluer, permettant les constructions de bâtiments et maisons individuelles en bois.” En résumé, il s’agit d’une vitrine de l’ensemble des savoir-faire des entreprises du Massif central qui utilisent les matériaux bois dans la construction. Pour ce projet pilote, la communauté de communes Margeride Truyère partage un Pôle d’excellence rural avec la communauté de communes du pays de Murat et le marché est porteur : “À ce jour, constate le président, la construction bois représente en effet 10 à 12 % des maisons individuelles et nous pouvons donc compter sur des industriels qui seront de plus en plus intéressés à développer des produits pour ce type de construction.” Car le bois a des avantages : “Entre autres, la maison à ossature bois permet d’isoler sans trop de surcoût et sa construction est synonyme de montage rapide. Le bois est aussi une chance pour notre pays. J’ai vu fermer nombre de petites scieries”, se rappelle l’élu de Clavières, pour qui ce projet qui vise à “faire augmenter le nombre de construction en bois pour nos scieries et nos artisans, sera vecteur d’activité. Je crois en l’avenir de ce secteur et c’est à nous, constructeurs bois, d’entrer dans un marché où de nombreux français souhaitent devenir propriétaires de leur maison.”
Créer une filière bois
Ce projet s’intègre plus globalement dans l’ambition de créer une filière bois très complète : “La première transformation représente beaucoup d’investissements pour une petite valeur ajoutée, mais elle était nécessaire pour pouvoir justement préparer la seconde. Or, un simple rabotage, et nous voilà dans le domaine de la seconde transformation”, explique le président pour qui, “il nous manque encore en Margeride cette seconde transformation à une échelle plus industrielle. Mais nous avons du bois, et nous pourrions par exemple faire du lamellé-collé avec une qualité supérieure de par nos épicéas. Le lamellé-collé a plein d’utilisations. Il a l’avantage de permettre des portées phénoménales et il entre également dans la construction des bâtiments agricoles.” L’objectif général reste “la construction et la promotion de toute une filière” dans laquelle l’importance de la marge bénéficiaire de ses acteurs entrera forcément en ligne de compte pour sa constitution. Le projet, qui s’inscrit aussi dans le cadre des aspirations de la Région, du Conseil général et de la Datar, partenaires, débutera en 2013. Il se terminera en 2014. À noter enfin que cette opération est inscrite dans la seconde charte forestière de la communauté de communes et dans le programme : “100 constructions publiques en bois local” de la Fédération nationale des communes forestières (FNCofor). Elle utilisera donc le bois d’Auvergne.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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