Une page se tourne pour la Chambre régionale d’agriculture
Le 30 novembre, Jean-Philippe Viollet, président de la Chambre régionale d’agriculture du Limousin (CRAL) a refermé la page de l’organisme consulaire après plus de quarante ans d’exercice. Cette dernière session a permis de faire le point sur l’établissement de la future chambre régionale Aquitaine Limousin Poitou-Charentes et sur les dossiers phares en Limousin.
Pour le président de la Chambre régionale d’agriculture, cette dernière session n’était pas vraiment un adieu mais plutôt un au revoir. « Je n’ai pas souhaité faire une rétrospective sur la chambre régionale car tout simplement elle ne disparaît pas. Elle continue son histoire et construit son avenir dans un autre contexte, sur un autre périmètre avec une autre envergure », a souligné Jean-Philippe Viollet. Malgré tout, trois dossiers marquants pour l’agriculture limousine ont été abordés.
L’élevage, le développement agricole, l’enseignement et l’environnement mis en avant
Jean-Marie Delage a présenté un état des lieux des filières élevage, retraçant les difficultés conjoncturelles mais aussi structurelles et les replaçant dans un contexte économique et social plus large. Autre thème mis en exergue : le développement et l’enseignement agricole. Sur la question, Olivier Tourand a rappelé les actions menées dans le cadre du Programme Régional de Développement Agricole et Rural. Gestion des risques, compétitivité, agroécologie, renouvellement des générations, organisation du travail, évolution des systèmes ont été cités comme autant d’enjeux pour l’agriculture. Le dossier environnement a clos ce tour d’horizon. Là encore, de nombreuses actions menées, notamment d’acquisition de données ont été rappelées par Bernard Goupy. Celui-ci a insisté sur la nécessaire participation de la profession aux travaux et décisions dans les domaines de l’eau, de la biodiversité, du changement climatique, … Ces trois interventions constituaient aussi un message à destination de la future chambre régionale dans lesquelles ces thématiques devraient être reprises. Revenant dans son allocution sur la création de la future chambre régionale, le président de la CRAL a souligné l’importance des trois années de travail et de mobilisation des chambres, égratignant un peu au passage ceux qui « jouent les gros bras ». Jean-Philippe Viollet a également profité de cette dernière rencontre pour saluer la collaboration entre la chambre, la Région et les services de l’État et remercier les salariés pour leur implication. Le discours du président s’est achevé sur le rappel de la récente décision d’annulation de la baisse de la recette fiscale des chambres après 2017 prise par le chef de l’État. « Au vu de la mobilisation du réseau des chambres, sur l’accompagnement des politiques voire la reprise de missions de services publics sans financement, au vu du travail fait sur le terrain […], cette annulation pure et simple est une injustice réparée », a souligné Jean-Philippe Viollet.
« L’agriculture bashing » choque le monde agricole
Parmi les interventions qui ont suivi l’allocution du président, nombreuses ont été celles qui dénonçaient le lynchage médiatique dont l’agriculture est de plus en plus souvent victime. « Il ne se passe pas une semaine sans que l’on ne soit livré à la vindicte populaire », a déploré Daniel Couderc, président de la FRSEA Limousin. « Ces attaques sont mal vécues sur le terrain. Nous devons faire connaître nos actions, nos engagements » a rapporté Tony Cornelissen, président de la Chambre d’agriculture de Corrèze. « Nous avons un problème de communication avec les citoyens, a ajouté Geneviève Barat, présidente de l’ARDEPAL et de l’ALL. Nous ne devons pas avoir honte de ce que l’on fait ». Même son de cloche pour le président de PERLIM qui souligne aussi que les conflits entre arboriculteurs et riverains en Corrèze pour lesquels des médiations étaient mises en place ont tous été solutionnés.
Du côté des élus, les attaques vécues par la profession passent mal aussi. Soumis au devoir de réserve en période électorale, le Préfet de région s’est toutefois déclaré solidaire de la profession sur ce sujet et a encouragé l’agriculture à se mobiliser sur le web notamment. Sur un plan plus général, Laurent Cayrel a évoqué la sécheresse, annonçant une prochaine réunion suite aux premières décisions de classement en calamités. Sur le nouvel échelon régional, le Préfet a souligné la nécessité d’un travail étroit entre profession et élus. « Il faut mener une réflexion approfondie sur l’évolution du modèle agricole, a-t-il ajouté. Il y a de la place pour toutes les agricultures, la coexistence n’est pas impossible. » De son côté, le président de la Région a salué le travail constructif menée en concertation avec la chambre régionale et son président Jean-Philippe Viollet même si le contact était parfois « rugueux ». Gérard Vandenbroucke a également donné quelques chiffres témoins de l’engagement régional : 1,5 millions d’euros pour l’implantation de dérobées suite à la sécheresse de 2015 et 177 installations en 2015, le meilleur chiffre obtenu depuis 2009.