Une grange de Trizac tient le premier rôle du film Les Folies fermières
Afin de faire découvrir le Cantal à ceux qui ne le connaissent pas encore, le Département oeuvre à mettre ses paysages en avant dans de nombreux longs-métrages. L'un d'eux est en cours de tournage.
O n ne verra plus nos granges de la même manière... Celle du Couderc, à Trizac, est métamorphosée en salle de cabaret. Photophores sur petites tables rondes, scène et rideaux de spectacle, barre de danse-pool... Cet espace où, il y a seulement quelques semaines, Christelle et Pierre Tournadre stockaient le foin, abrite jusqu'au 26 mai des caméras de cinéma, des perchistes, tandis que s'affairent des comédiens. Ici sont tournées les scènes clés du futur long- métrage de Jean-Pierre Améris : les Folies fermières, qui sortira en 2022. Le pitch est l'adaptation libre d'une histoire vraie(1) : pour sauver son exploitation, David (Alban Ivanov) va monter un cabaret à la ferme ; il recrute pour cela Bonnie (Sabrina Ouazani), mais cette idée ne fait pas l'unanimité dans la famille, notamment chez sa mère Mireille (Michèle Bernier) et son grand-père, Léo (Guy Marchand), y est carrément hostile. Pourtant les premiers shows démarrent, dans une grange.
"Moteur !"... quoi qu'il arrive
"Cette grange, de 38 mètres sur presque 10, tient le premier rôle", affirme le producteur exécutif, Frédéric Grünenwald, en ouvrant les portes du cabaret sous sa forme la plus aboutie (le scénario prévoyant diverses évolutions de la salle de spectacle). Et pour y parvenir, l'équipe chargée des décors n'a pas chômé. Ils sont une quinzaine à temps complet à avoir relevé ce défi. La première des choses à faire, aura été de vider 8 tonnes de fourrage décaper le sol où s'accumulaient jusqu'à 50 centimètres de paille tassée durant près de 40 ans... "Et de consolider quelques planches pour travailler en toute sécurité", précise le régisseur. Pour autant, indifférents à ce remue-ménage, génisses et veaux restent logés sous la scène des Folies fermières.
Heureusement que bon nombre de séquences se déroulent à l'intérieur, car la météo n'est pas toujours de la partie. "Mais quoi qu'il arrive, avec des journées à 100 000 euros, on ne peut pas se permettre un seul jour d'être à l'arrêt, de ne pas tourner."
Les Folies fermières, c'est en effet un budget de 6 millions d'euros et si, en moyenne sur chaque jour de tournage, 80 à 100 personnes sont mobilisées, il arrive parfois à la production de
réaliser jusqu'à 160 feuilles de paie...
(1) Dans le Tarn, David Caumette a lancé le premier "cabaret à la ferme", une diversification originale qui allie spectacle sur scène et produits fermiers dans les assiettes.