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Une grande partie du Cantal classée en zone réglementée FCO

On pensait la menace de la FCO repoussée à court terme. Vendredi, un cas du sérotype 8 a été officiellement confirmé dans un élevage de l’Allier, avec de lourdes conséquences.

Seules la Châtaigneraie et la pointe Aubrac sont pour l’heure en zone indemne.
Seules la Châtaigneraie et la pointe Aubrac sont pour l’heure en zone indemne.
© P.O.

L’information est tombée vendredi, sans crier gare, confirmant l’adage selon lequel un malheur n’arrive jamais seul : après l’embargo russe, l’effondrement des marchés laitiers, des cours poussifs en viande bovine, après les rats taupiers, la sécheresse, c’est une nouvelle grosse tuile qui vient de s’abattre sur l’élevage du Massif central avec la confirmation d’un cas avéré de FCO dans l’Allier. FCO (fièvre catarrhale ovine), un sigle, trois lettres, une menace qu’on pensait éloignés, au moins pour quelques temps.  Disparu des radars français depuis cinq ans et de toute région à travers le monde depuis 2011, le sérotype 8 - jugé moyennement virulent - de cette épizootie virale(1), a donc refait surface dans un élevage d’ovins et bovins de Louroux-de-Bouble (secteur de Bellenaves, au nord-ouest de Gannat). Selon le ministre de l’Agriculture, les analyses réalisées sur 147 bovins et 175 ovins ont révélé 27 cas positifs chez les bovins et six cas chez les ovins (suite aux symptômes sur un bélier). Par ailleurs, 14 autres cas positifs ont été déclarés, à la suite d’analyses effectuées sur 2 700 ruminants dans un rayon de 2 km autour de l’élevage.

Vingt-et-un départements en zone réglementée

Toujours selon le ministère de l’Agriculture, l’origine de l’épizootie serait liée à la présence à “bas bruit”, du virus dans la faune sauvage, aucune introduction d’animaux n’ayant été enregistrée sur l’élevage. Conséquence immédiate, pour éviter tout risque de propagation de cette maladie, non transmissible à l’homme et qui n’affecte aucunement la qualité des denrées (lait, viande) : l’élevage a été placé sous surveillance renforcée et les mouvements d’animaux ont été bloqués au sein de l’exploitation. De plus, une zone de protection et de surveillance de 150 km de rayon autour de l’élevage concerné a été mise en place avec restriction des mouvements d’animaux, interdiction de regroupements, surveillance active comme le stipule la réglementation européenne. Cette zone touche 21 départements, dont huit en totalité. Plus des trois quarts du Cantal sont concernés avec une vingtaine de communes en zone de protection, et une vaste zone allant de Saignes à Chaudes-Aigues et de Molèdes à Lacapelle-Viescamp en zone dite de surveillance.

Quel protocole vaccinal ?

Par ailleurs, le ministre a annoncé qu’une campagne de vaccination allait être lancée. D’ores et déjà, l’administration a mobilisé 1,3 million de doses de vaccins qui pourraient être priorisées sur les animaux destinés à l’export. Après une première réunion en urgence du Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale lundi sur les mesures de gestion de l’épizootie, une nouvelle réunion est prévue le 17 septembre avec les organisations professionnelles de l’élevage pour étudier les mesures d’indemnisation des éleveurs. Dans les campagnes, depuis vendredi, les questions se multiplient alors que la saison de l’export des broutards est lancée. Si dans un communiqué, la DDSCPP a apporté de premières réponses concernant les restrictions des mouvements d’animaux (lire ci-contre), les prochains jours vont être décisifs quant aux nouvelles exigences sanitaires imposées pour les débouchés à l’export, Italie et Turquie en tête puisque de nouveaux certificats sanitaires vont devoir être négociés par Paris avec deux hypothèses : test sur les animaux ou vaccination. Une vaccination qui prendra du temps dans tous les cas (avec un rappel à quatre semaines).

 

Rétablir les relations commerciales

Le risque de se retrouver avec des animaux bloqués dans des élevages sans stock du fait de la sécheresse est dans toutes les têtes. Conséquence immédiate : lundi, la séance hebdomadaire du marché au cadran de Mauriac a été annulée. Pour la profession cantalienne, l’urgence est au rétablissement au plus vite de tous les courants commerciaux au sein de l’Hexagone, de l’UE mais aussi avec les pays tiers. Quant aux prochains grands rassemblements annoncés, il était encore trop tôt lundi pour se prononcer. Le Groupe salers évolution prévoyait lundi matin de maintenir le Spécial de Saint-Flour à effectifs forcément réduits. Du côté du Sommet de l’élevage, la situation était jugée “préoccupante” par le président Jacques Chazalet. “Aujourd’hui, nous attendons les directives des professionnels et des politiques concernant le dossier. Nous attendons de voir si des dérogations de déplacements à l’intérieur du périmètre de protection sont possibles pour les animaux sains”, a-t-il indiqué, précisant que depuis deux ans, le Sommet a mis en place une cellule de crise sanitaire. (1) Transmise par des moucherons aux ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages.

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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