Aller au contenu principal

Une feuille de route pour sauver les agriculteurs

Sécheresse, FCO, MAEC finition, réforme de la PAC…autant de sujets sur lesquels FDSEA et Ja ont interpellé les élus creusois.

Défilé vers l'Hôtel des Impôts.
Défilé vers l'Hôtel des Impôts.
© MH

Depuis plusieurs mois maintenant, le secteur agricole, toutes productions confondues, traverse une crise profonde. Les cours, que ce soit en production laitière, bovine ou porcine et même en céréales, sont en chute. La profession agricole (FDSEA, JA et Chambre d’agriculture) a donc souhaité réunir en urgence tous les élus politiques du département en Préfecture pour attirer l’attention sur le racket organisé des agriculteurs et faire valoir avant tout la nécessité d’avoir un prix rémunérateur des produits agricoles.
Suite à cette demande de dernière minute, le préfet, Philippe Chopin, avait réussi à rassembler en 48 h tous les élus creusois, député, sénateurs, élus régionaux et conseillers départementaux à une réunion de la dernière chance.
Avant cette rencontre, quelques agriculteurs se sont rendus symboliquement devant le centre des impôts de Guéret pour y déverser quelques produits du cru. Un geste de colère face à une administration qui a attribué des remises gracieuses de TFNB sans aucun critère clair et précis. « Il n’y a pas de transparence ! Les agriculteurs doivent savoir pourquoi ils n’y ont pas droit alors que d’autres oui ! » a lancé Pascal Lerousseau, président de la FDSEA.
En Préfecture, c’est une trentaine d’agriculteurs qui a pu entrer dans la salle de réunion pour partager sa colère et son désarroi avec les élus et l’administration. Le président de JA, Jean-Marie Colon, a martelé : « on ne peut pas sortir dans la rue tous les 2 mois pour dire que ça ne va pas. On ne veut pas de plan d’urgence, on veut des prix ! Vous devez prendre le dossier à bras le corps ».
Pour la section bovine, Christian Arvis, président, a interpelé sur ce que représenterait une augmentation de quelques centimes sur le kilo carcasse. « Il manque 70 cts/kg. Un Français consomme en moyenne 19 kg de viande/an, sur une année cela représenterait une augmentation d’à peine 1 euros par mois ! ». Poursuivant sur le MAEC finition, il a interrogé les élus : « qui serait prêt aujourd’hui à signer son contrat sans en connaître ni les conditions, ni le salaire ? ». Quant aux aspects financiers de baisse des plafonds attribués pour cette mesure (2 000 euros de moins par exploitant sur le montant initial), « cette mesure est de la compétence de la Région, qu’elle se débrouille pour trouver l’argent ! ».
Côté production laitière, même constat. Philippe Baraton, président de la section laitière, a dressé le portrait d’une situation catastrophique. « On était à 360 euros/1 000 l il y a 2 ans. On a fini l’année 2015 avec une moyenne de 315 euros/1 000 l et on démarre l’année avec un prix de 275 euros. On ne tiendra pas, on est au bord de la cessation. Le litre de lait est moins cher que le litre d’eau ! Nous étions 2 200 producteurs en 1984, nous sommes 150 aujourd’hui. Combien resteront à la fin de l’année ? ». Et de poursuivre : « on va travailler gratuitement, est-ce raisonnable ? »
Côté élus, on constate et on comprend la situation mais pas vraiment de solutions…
Ce mercredi, le Député Vergnier et le Sénateur Lozach devaient rencontrer Stéphane Le Foll pour lui faire remonter le message. Mettre en place des mécanismes permettant d’avoir des prix rémunérateurs, trouver des solutions pour mettre en œuvre une MAEC finition claire et respectant les engagements de financement initiaux, avoir une transparence sur les dossiers de remise gracieuse TFNB et boucler rapidement la campagne PAC 2015, voilà en synthèse la feuille de route donnée par la profession. Dans le même temps, mardi étaient annoncées des nouvelles mesures (voir encadré). Loin de satisfaire la demande FDSEA et JA pour un prix rémunérateur, le président Lerousseau a indiqué : « il est souhaitable de trouver rapidement des solutions sinon le climat va se tendre. Les responsables seront les politiques. La balle est dans votre camp ! On attend des engagements et des résultats ! »

Les plus lus

Alexandre Mirman dans sa bergerie
Installer une cuisine à la ferme, un investissement à réfléchir

Alexandre Mirman, éleveur de brebis laitières au Massegros, en a installé une en 2016. Presque dix ans plus tard, le bilan est…

pauline garcia formatrice et éthologue donne une formation sur le bien-être animal dans un élevage du Puy-de-Dôme
Bien-être animal : créer des bâtiments adaptés à leur perception

Le bien-être animal est de plus en plus pris en compte dans la conception et la rénovation des bâtiments d'élevage. Pauline…

Portrait de Marion Andrieu
Dakar, Marion, déesse de la piste ?

Vingt ans après son père, la Murataise Marion Andrieu participera au Dakar 2025, en course, à bord d’un camion d’assistance…

david chauve président CA 63
David Chauve officialise sa candidature aux élections chambre d'agriculture et dévoile sa liste

La FNSEA et JA 63 ont dévoilé leur liste pour les prochaines élections chambre d'agriculture. David Chauve est candidat à sa…

Esat d'Anjoigny : l'un des rares Esat avec un élevage en France

Bientôt cinquantenaire, l’Ésat d’Anjoigny dans le Cantal s’illustre par son ancrage agricole et la diversité de ses activités…

La résistance de la Sopa a payé

En conflit depuis 2022 avec son actionnaire - et concurrent - la Saria, la société d’équarrissage du Cantal sort gagnante de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière