Une éclaircie cantalienne dans le ciel bien sombre des entreprises européennes
La CCI duCantal et ses partenaires ont remis des prix à quatre entreprises qui, par leurs choix stratégiques, ont non seulement traversé la crise en 2012, mais se sont développées.
La crise?Elle a assailli l’Europe toute entière.Le préfet Jean-Luc Combe l’a réaffirmé jeudi 18avril à la CCI du Cantal. Et s’il gardait le sourire ce soir là, c’est qu’il découvrait “une éclaircie dans cette période bien sombre”. Le représentant de l’État, mais aussi le député Calmette, le président du Conseil général Vincent Descœur, et d’autres élus étaient conviés par le président Bernard Bouniol à la remise des Trophées de l’entreprise organisés par la chambre consulaire. Quatre chefs d’entreprise cantaliens ont été retenus sur un panel sélectionné sur des critères technico-économiques, par un jury composé d’experts-comptables, de banquiers, de délégués de la CGPME, etc. Ce sont d’abord David et Marie- Christine Charbonnel qui sont venus retirer leur trophée dans la catégorie “Création innovation”. La SARLCharbonnel s’est fait de la construction des bâtiments agricoles et industriels une spécialité, depuis la création de l’entreprise familiale dans les années 60 à Valuéjols. Son expansion est spectaculaire, avec une centrale à béton créée à Saint-Flour en 2006 et, en 2012, une nouvelle unité à Aurillac tandis que le site sanflorain se développait encore.En dixans, la masse salariale a été multipliée par dix et compte aujourd’hui 32employés pour un chiffre d’affaire qui frise les 4millions d’euros.
Transmission et développement
Familiale également, l’entreprise de boulangerie-pâtisserie-biscuiterie de Nathalie et Bernard Calvagnac.Autre point commun: elle aussi est née dans une petite commune cantalienne et s’est agrandie en conquérant de nouveaux sites.Les artisans d’Anglards-de-Salers ont racheté en novembre 2012 une boulangerie mauriacoise fermée depuis plusieurs mois et lui ont redonné vie. C’est ce point qui leur a valu le prix de la “Transmission reprise”, d’autant que ce rachat s’est accompagné de la reprise d’anciens salariés et de la création de nouveaux postes. L’idée de Bernard Calvagnac est née du constat que les villages ruraux se vidant peu à peu, il fallait compenser le manque à gagner de tournées de moins en moins rentables. Forts de cet outil renforcé, les pâtissiers comptent bien développer encore la biscuiterie (croquants, carrés, diamants de l’Auze...) dont des épiceries et des chaînes de restaurant sont déjà clients.Un site de vente en ligne devrait y contribuer. La “dynamique commerciale” revient cette année à une imprimerie pas comme les autres. L’entreprise Vedreine, de Sansac-de-Marmiesse, a su innover pour échapper aux difficultés de ce secteur d’activité particulièrement touché. Depuis des années, elle développe une technique pour l’impression sur des films d’aluminium, apposés directement sur des aliments ou des médicaments.Comme l’a fait son père et son grand-père, Pierre Vedreine -qui a pris les rênes de l’entreprise il y a huit ans- poursuit sur cette voie très technique pour laquelle la concurrence se résume à une quinzaine d’entreprises en Europe.En ne cessant d’investir, l’imprimerie Vedreine s’est forgée une image de leader sur ce marché et, en huit ans, son chiffre d’affaires est passé de 3,5 à 5,6millions d’euros (6millions sont espérés en 2013) et l’export représente aujourd’hui près de la moitié de son volume d’activité. Enfin, le président de la CCI, Bernard Bouniol, attache une importance particulière à la catégorie “coup de cœur”, qui récompense pour cette nouvelle édition des trophées de l’entreprise Éric Bouygues de la société Hydrolec services. L’ancien salarié devenu patron en 2006 a créé quatre nouveaux emplois et a construit un tout nouveau bâtiment de 1500m2 dans la zone d’activité d’Esban à Aurillac.
Diversification
Mais comme ses activités se diversifient, une extension de 500m2 est actuellement en cours.En effet, si l’entreprise conserve son activité initiale de réparation de matériel hydraulique de toute nature et est agréée pour les contrôles légaux, elle a monté depuis peu un atelier de réparation de machines agricoles et de poids-lourds qui lui vaut d’être agent Iveco et Scania.Hydrolec services, qui compte des clients sur toute la France, emploie 16personnes et développe un chiffre d’affaires de 2millions d’euros. “Ces exemples sont la démonstration qu’avec l’esprit d’entreprendre nous avons des raisons d’espérer”, soulignait le préfet Combe. Bernard Bouniol relevant pour sa part que cette remise de prix concluait un “Mois de l’entreprise” particulièrement dense, entre visites d’entreprises, conférences-débats et opérations pédagogiques avec les lycées. Renaud Saint-André
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