Une dernière assemblée tournée vers l'avenir
Vendredi 27 janvier, le lycée La Cazotte de Saint-Affrique a accueilli la dernière assemblée générale de la fédération régionale des syndicats d'éleveurs de brebis (FRSEB), avant la création de l'association des producteurs de lait de brebis de l'aire Roquefort, entité devant reprendre une partie de ses missions.
Cette année a débuté avec une mauvaise nouvelle : le retour de la taxation du Roquefort par les États-Unis. Le Roquefort et les États-Unis, c'est une longue histoire. Après la Seconde Guerre mondiale, pas moins de 1 600 tonnes traversaient l'océan Atlantique. Le volume s'est rapidement effondré à partir de 1999 avec la mise en place d'une taxe à 100 %, annulé trois ans plus tard, ce qui avait permis une remontée jusqu'à 308 tonnes. Ce retour de la taxation, décidée par l'administration Obama, est « une très mauvaise nouvelle alors que la conjoncture est difficile et que nous avons besoin d'augmenter les ventes en Roquefort », explique Robert Glandières, le président de la FRSEB. L'export représente au total 4 000 tonnes, soit 25 % de la production. Jérôme Faramond, secrétaire général de la fédération a présenté la physionomie de la filière en 2016. Le point le plus marquant est une augmentation significative de la production de lait, dont le volume a bondi de 11,3 millions de litres pour atteindre 171 millions de litres, produits sur la campagne allant de novembre 2015 à août 2016. « Avec une perte de 80 producteurs, cela représente en moyenne une augmentation de 12 % par point de collecte. Cette augmentation concerne tous les industriels », précise-t-il. La diminution des points de collecte continue : 1 715 en 2016, soit une baisse de 4,46 % par rapport à 2015. L'évolution de la répartition des exploitations en fonction de la production est aussi significative et révèle un accroissement du nombre de fermes dont le volume produit dépasse les 100 000 litres. Elles représentent 43 % du nombre total de points de collecte.
La qualité fromagère du lait
La qualité fromagère du lait produit dans le bassin de Roquefort est remarquable, avec une MSU qui gagne plus d'un point. « La part des élevages dont la MSU du lait se situe au-delà de 130 augmente significativement, ce qui est très positif », se réjouit le secrétaire général de la FRSEB. Au niveau sanitaire, 2016 a confirmé la tendance à l'amélioration amorcée l'année précédente, qu'il s'agisse de la flore totale, des coliformes, des butyriques ou des cellules. La présence des Stec (Escherichia coli produisant des shigatoxines hémorragiques) fait toujours l'objet d'une surveillance accrue et d'une recherche approfondie quant à ses origines. « Leur présence coûte d'autant plus cher à la filière qu'elle est détectée sur du lait déjà transformé et qui est automatiquement détruit », précise Jérôme Faramond. Le secrétaire général a annoncé une intensification des contrôles AOP externes, avec un nombre d'exploitations visitées qui devrait doubler, et la possibilité d'opérer des contrôles inopinés.
La suite dans le Réveil Lozère, page 6, édition du 9 février, numéro 1396.