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Bovins viande
Une collecte d'animaux en léger repli et des cours orientés à la hausse

La section Haute-Loire de la coopérative Les Éleveurs du Pays Vert s'est réunie le 24 février à Saint-Paulien.
Alors que la collecte de bovins est en légère baisse depuis 2 ans, les prix des animaux connaissent une embellie.

Le 24 février, la coopérative a dressé le bilan de ses activités en présence de ses adhérents à St Paulien.
Le 24 février, la coopérative a dressé le bilan de ses activités en présence de ses adhérents à St Paulien.
© © HLP

Après des assemblées générales organisées en visioconférences en 2021 en raison de la pandémie, 2022 permet enfin aux adhérents de la coopérative Les Éleveurs du Pays Vert de se retrouver physiquement à Saint-Paulien à l'occasion de l'AG de la section Haute-Loire.
La coopérative Les Éleveurs du Pays Vert, entité du groupe Altitude, rassemble 2795 adhérents apporteurs de bovins (200 en Haute-Loire) dont 925 adhérent à l'OP (50 adhérents en Haute-Loire) et compte 179 apporteurs ovins dont 70 adhérents à l'OP. Une OP qui devrait gagner en importance selon la ligne directrice de la coopérative. "Le conseil d'administration souhaite que l'activité de la coopérative, en termes de services et de valorisation des animaux, soit centrée sur les éleveurs vraiment engagés dans la coopérative" indique Xavier Bel, directeur des productions animales et secrétaire général du groupe Altitude.


Décapitalisation des cheptels

La collecte d'animaux se ralentit. En 2020-2021, elle est en léger recul -1% avec 104 087 têtes collectés (86 816 bovins et 17 271 ovins). Même évolution pour la collecte de bovins en régression depuis 2019 après un pic atteint en 2018-2019 ; au cours de ce dernier exercice, cette régression est surtout perceptible sur le territoire auvergnat (-6% contre +5% pour le Limousin). Si la décapitalisation des cheptels laitiers et allaitants initiée dès 2017 est la principale cause de la diminution de la collecte, "il faut redoubler d'énergie pour maintenir nos volumes" ajoute Xavier Bel.
Côté prix, après 2 années de cours relativement dépréciés (en broutards et vaches de réforme), le prix des vaches a continué de grimper en 2021 ; "Les cours des vaches, en particulier "O" et "P" n'ont jamais été aussi élevés à date en Europe !" signale le directeur, qui ajoute : “la hausse des cours n'est pas due à Egalim mais plutôt à la raréfaction du nombre d'animaux sur le marché“. La coopérative observe les mêmes évolutions pour la cotation des broutards(es). Xavier Bel a signalé une situation un peu plus compliquée en terme de cours pour les veaux naissants. Enfin, la filiale Covial (abattoir multi-espèces d'Altitude) affiche de bons résultats en 2021 avec des volumes retrouvés et un fort développement en steak haché.
Si les cours ont augmenté, les charges des exploitations ont quant à elle littéralement explosé ! Et dans ce contexte qualifié de "totalement inédit", difficile de faire des projections en terme de volumes...


Cap sur le bien-être animal
Pour répondre à la demande de la distribution et des consommateurs, la coopérative a confié sa volonté de s'investir en 2022 dans la qualification des élevages en mettant le cap sur le bien-être animal. Elle entend pour cela réaliser des diagnostics Boviwell dans ses exploitations adhérentes ; cet outil d'évaluation du bien-être animal devra être renouvelé tous les 3 ans.
Dans le cadre du plan de relance porté par l’État, la coopérative lance plusieurs actions : un plan d'investissement pour l'abattoir Covial, un dossier pour financer 50 diagnostics carbone gratuits pour les jeunes agriculteurs et un autre pour développer l'engraissement d'animaux sur place.
Elle entend également poursuivre le développement du bio, "un micro-marché" considéré comme "complémentaire à l'activité de nos outils d'abattage".
Enfin, l'assemblée générale a accordé une large place à Egalim II et à la contractualisation, un dossier éminemment important au yeux des responsables des Éleveurs du Pays Vert (voir ci-dessous).
 

 

Zoom sur ...

Egalim 2 pour sanctuariser les coûts de production des éleveurs

Zoom sur...
Egalim 2 pour sanctuariser les coûts de production des éleveurs
Les loi Egalim 1 et 2 ont occupé une large place dans les échanges lors de l'assemblée générale de la section Haute-Loire des Éleveurs du Pays Vert. 
Après la présentation d'Égalim 2, une loi qui impose la contractualisation des activités de négoce entre les éleveurs et le premier acheteur et qui porte sur le tryptique contrat/volume/prix, et le rappel du calendrier d'application de la loi par catégorie d'animaux, le directeur Xavier Bel a détaillé le cas des coopératives. On retiendra que "les éleveurs qui travaillent avec une coopérative ont de fait un contrat régi par les statuts et le règlement intérieur". Il revient alors à la coopérative de modifier ses statuts et son règlement intérieur pour répondre à cette loi.
"La construction du prix en marche-avant introduite par cette loi fait partie de nos fondamentaux. Pour nous Égalim c'est une opportunité à saisir " souligne Didier Boussaroque, président du groupe Altitude. Toutefois le dispositif peine à se mettre en route parmi les opérateurs de la filière... "Nos clients sont d'accord pour acheter un peu plus cher nos animaux mais à la condition que la GMS prenne elle aussi en compte cette hausse. À présent on a besoin que la profession et l'État fassent le forcing pour que des hausses soient répercutées auprès du consommateur. En viande bovine, par exemple, il suffirait d'une augmentation de 1€/kg de carcasse dans le budget des ménages pour que cela fonctionne !" ajoute-t-il.
Le président des Éleveurs du Pays Vert, Julien Fau a signalé un contexte de prix haussier défavorable à la contractualisation "pourtant on n'est pas à l'abri d'un retournement de situation. D'autre part, cette loi présente l'intérêt de sanctuariser les coûts de production des éleveurs". Il assure que " la coopérative, qui entend par ailleurs continuer à travailler sur des produits démarqués pour capter de la plus-value, appliquera la loi Égalim 2 et mettra tout en œuvre pour que cela se traduise par une hausse des prix des animaux départ ferme".
 

 

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