Une belle soirée autour de l'agriculture au coeur de la cité ponote
Le Jardin Henri Vinay, au coeur du Puy-en-Velay a accueilli mercredi 31 juillet un marché de producteurs
et une ciné-projection en plein air.
Le Jardin Henri Vinay, au coeur du Puy-en-Velay a accueilli mercredi 31 juillet un marché de producteurs
et une ciné-projection en plein air.
Au coeur de la ville du Puy-en-Velay, dans l'enceinte du Jardin Henri Vinay, un marché de producteurs a séduit les ponots et les touristes de passage mercredi 31 juillet en soirée. Cette animation, à l'initiative du Musée Crozatier et son exposition «À travers Champs, Modernité et Ruralité» emprunté à la collection du Centre Pompidou à Paris (lire notre article en page Horizon en semaine 31), et en partenariat avec la Chambre d'Agriculture de Haute-Loire et le Comité de Promotion des Produits agricoles, a rencontré un vif succès.
Les exposants proposaient un panel de produits à acheter ou à déguster sur place en attendant la projection du film-documentaire «Les Immortelles» à 21h30. Des tables et chaises installées au centre de l'allée, entre les stands, c’était une bonne idée pour permettre une pause entre amis, collègues ou en famille, le temps de s'offrir une bière (à consommer avec modération), une crêpe, une glace…
Margaux Chavanne responsable du Comité de promotion affichait sa satisfaction : "Ce jardin est un lieu super. Nous avons amené les producteurs dans la ville". Et cette idée a aussi séduit le président de la Chambre d'agriculture
Yannick Fialip qui souhaite renouveler l'expérience d'un marché de producteurs fermiers en nocturne au Puy. Une formule qui existe dans plusieurs communes sur le département, mais pas au Puy, semble-t-il, du moins de manière récurente.
Cinéma en plein air
Le marché débutait vers 18h30, et les visiteurs ne se sont pas fait attendre, flânant entre les stands et se laissant séduire par un verre à boire ou un encas pour la soirée. Et nombre d'entre eux se sont retrouvés au fond du jardin pour une projection en extérieur d'un film réalisé par Léa Rossignol et Pierrick Laurent, présents ce soir-là. "Les Immortelles" est sorti en 2022. Réalisé en 2020 lors de la période Covid, il a été projeté 70 fois et visionné par près de 4 000 spectateurs, majoritairement lors de ciné-débats en milieu rural.
Les réalisateurs, qui travaillent en indépendants ont désormais produit un CD, et viennent de sortir un livre qui revient sur le témoignage des 3 femmes du film, Marie-Louise, Pascale et Annelise, mais propose aussi les portraits de 7 autres femmes installées en agriculture
3 femmes, 3 générations…
Pour en revenir à la projection, durant 48 minutes (la durée du film), Marie-Louise Portal, Pascale Fournier, Annelise Baissat, 3 femmes, 3 générations, 3 productions… se racontent avec sincérité, sans fioritures et sans filtres. Toutes ont choisi ce métier, toutes l'ont aimé avec ses difficultés, ses incertitudes, ses questionnement. Marie-Louise en parle avec nostalgie, Pascale avec ses appréhensions à quelques années de prendre sa retraite, et Annelise avec toute l'énergie de ses débuts dans le métier. Dans ce film, elles abordent la pénibilité du travail, le regard des autres agriculteurs sur leur statut de femme, le manque de rémunération du métier.
Mais aussi, chacune avec sa propre sensibilité évoque son rapport aux animaux et à la nature, met en avant le bonheur de travailler pour soi, avec du vivant, et ce malgré les contraintes qui pèsent sur le monde agricole. Mais quand elles se posent la question : si c'était à refaire ? La réponse n'est pas si évidente.
Le public a aimé ce documentaire et salué le témoignage de ces femmes agricultrices ou paysannes. "Bravo à ces femmes qui n'ont pas eu peur de s'installer en agriculture, même si, on l'a bien compris, ça n'a pas toujours été facile" nous dit Nadine à la fin de la projection. "Ces témoignages sont empreints de sincérité. Elles n'idéalisent pas leur situation mais ne se plaignent pas non plus. L'agriculture c'est leur passion et on le ressent, mais je ne suis pas sûr qu'elles motivent beaucoup de jeunes femmes à suivre leur exemple" analyse Michel, un ponot de 50 ans.
La Chambre d'agriculture et ses partenaires de la soirée ont réussi à sensibiliser un public de ruraux et d'urbains, d'ici et d'ailleurs, à l'agriculture et à ses productions. Une belle opération de communication et de séduction…