Un P’tit déj de l’emploi pour donner envie d’embaucher
Le premier P’tit déj de l’emploi a été proposé chez le président du Service de remplacement, Maxime Delort.
Le premier P’tit déj de l’emploi a été proposé chez le président du Service de remplacement, Maxime Delort.
La maladie, l’accident, ça arrive à tout le monde. Avoir besoin d’un coup de main pour faire face à un surcroît de travail aussi. C’est ce qui a motivé la création de deux structures, Agri Emploi 15 et le Service de remplacement. Deux entités réunies sous la même bannière depuis deux ans : le Service emploi 15, mais chacune conserve sa spécificité. Au Service de remplacement, la priorité de trouver un salarié à un exploitant malade, victime d’un accident, qui vient d’être parent ou en formation. À Agri Emploi, la mission de l’aider quand l’activité nécessite d’investir dans de l’humain, lors des fenaisons par exemple. Un complément de main d’œuvre ponctuel ou plus régulier.
“Ces associations ont été créées à une époque où c’était la crise en termes de salariés agricoles, rappelait Maxime Delort, qui accueillait à Cavanhac de Crandelles ce premier P’tit dej de l’emploi. Leur fonctionnement a été mis en commun, c’est plus facile pour tout le monde. Notamment d’un point de vue administratif, puisqu’il n’y a aucun papier à faire pour l’exploitant, et on sait combien c’est important de se libérer de cette charge. On chapeaute également les plannings des agents.”
Titulaire d’un CS mécanique agricole, lui-même a été salarié agricole pendant quatre ans, avant de s’installer d’abord à Thiézac puis de s’agrandir à Crandelles en 2019. Il préside désormais le Service de remplacement cantalien et ne peut que vanter ses mérite. Certes le service a un coût, à mettre toutefois en rapport avec l’aide apportée. “21 € de l’heure, quand chez un garagiste, on est plutôt à 50 ou 60 € de l’heure, illustre Jean-Marc Crespin de la FDGEAR. À titre personnel, je préfère qu’on investisse sur de l’humain plutôt que sur du matériel.”
Consignes claires = remplacement efficace
C’est ce qu’a fait Benoît Théron, installé avec son père et son frère en Gaec en Châtaigneraie depuis avril 2020. “Mon père a toujours travaillé avec le Service de remplacement pour partir en vacances au moins une semaine par an. Nous avons continué, avec Jean-François. D’autant que nous avons la malchance d’avoir un papa qui se fait mal régulièrement ! C’est toujours bien d’avoir quelqu’un très rapidement pour dépanner. On arrive toujours à trouver des solutions, même dans l’urgence.” Au SR 15 depuis novembre 2007, Jean-François Cayrou s’est fixé une ligne directrice pour faire en sorte que tout se passe bien : “Bien écouter les consignes et respecter l’agriculteur.” Et avoir des capacités d’adaptation, complète Maxime Delort : “Parfois, on arrive dans des bonnes situations, parfois, on est un peu tout seul... Donc c’est important aussi d’être le plus autonome possible.”
Maxime Cariomato a démarré au sein d’un Gaec entre tiers, avec trois associés. Au début, c’était un jour par semaine. “Et puis nous sommes passés à trois, détaille Henri Calvet, échaudé en 2003 par le décès d’un salarié. Il y a eu un moment de flottement et puis nous avons rencontré Maxime, un jeune qui sortait de l’école, pas issu du milieu agricole. Et depuis trois ans, il est toujours avec nous.” Le salarié témoigne que “c’est une chance d’être au même endroit toute l’année. Il y a trois ateliers, porcin, laitier et allaitant et à force, des automatismes se créent. On connaît les machines, les vaches, les parcelles.” Les débuts, ça tâtonne un peu mais Henri est clément : “C’est important de donner sa chance à un jeune. Ce ne sont pas des machines, il faut le temps de prendre le rythme, qu’ils s’adaptent. La première fois, j’ai fait les mêmes erreurs que lui !” “Ils ne font pas comme nous, mais au final, c’est pareil, reconnaît Benoît. Il faut les laisser faire.” “Mais il ne faut pas en faire qu’à sa tête”, tempère Jean-François. Maxime Delort insiste : “Une bonne transmission des consignes, c’est la clé d’un bon remplacement.”