« Un projet d’installation est un choix de vie détermimant »
Florian Bicard, vice-président des Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme, s’exprime sur
l’installation agricole dans ledépartement.
Quelles sont les démarches pour s’installer en tant qu’agriculteur ?
L’agriculteur d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec l’agriculteur d’antan, c’est un chef d’entreprise à part entière. Un projet d’installation est un choix de vie important, de nombreux enjeux sont à prendre en compte. Il y a deux types d’installations, aidée ou indépendante. En ce qui concerne, l’installation aidée, elle peut être suivie par la chambre d’agriculture. Une première prise de contact doit être faite au point accueil installation. Le dispositif d’aide à l’installation recense différentes étapes et des échéances à prendre en compte tel qu’un stage collectif obligatoire de 21 heure et l’élaboration d’un plan d’entreprise chiffré qui évaluera la viabilité du projet. Des aides à l’installation peuvent être mise en place, telle que la dotation jeune agriculteur. En moyenne, un an est nécessaire entre la première prise de contact et la concrétisation du projet.
Quelles sont les conditions d’attribution de la dotation jeune agriculteur ?
La dotation jeune agriculteur est accordée à condition que le candidat soit titulaire d’un diplôme agricole, âgé de moins de 40 ans et qu’il ait établi un plan d’entreprise sur 4 ans qui traduit l’élaboration d’un projet d’installation viable du point de vue économique, permettant de dégager un revenu agricole suffisant. La DJA est une aide financée à 80% par l’Union Européenne et 20% par l’état. Dans notre département, cette aide est soumise à deux instances : consultative en Commission Départemental d’Orientation de l’Agricul- ture (CDOA) et décisionnaire en Comité Programmation Régional Installation (CPRI). En tant que professionnels, nous intervenons seulement à titre consultatif à la CDOA et donnons notre avis sur les projets d’installation aidée. Pour émettre un avis, nous prenons en compte différents critères tels que le revenu disponible, le taux d’endettement et si les critères d’attributions sont en accord avec le projet du candidat. Parfois nous sommes confrontés à des désaccords avec le CPRI qui ne suit pas forcément les avis donnés en CDOA. Ces décisions finales sont quelques fois difficiles à accepter car l’aspect quantitatif ne doit pas l’emporter sur le qualitatif. Nous sommes favorables à l’installation de tout projet, à condition que celui-ci soit viable, vivable et transmissible. Nous ne mettons pas en cause la légitimité des financeurs à émettre leur avis sur les dossiers mais la légitimité des professionnels ne doit, elle aussi, pas être remise en cause.
En tant que professionnel, quels sont les intérêts de votre participation ?
Lors de la CDOA, nous sommes une trentaine de représentants du milieu agricole et celle-ci est placée sous la présidence de Madame la Préfète du Puy-de-Dôme. Cette commission a un grand intérêt pour la profession car elle permet de voir l’évolution de l’installation agricole dans le département. Chaque représentant, en fonction de son point de vue ou de ses compétences professionnelles peut intervenir en apportant des élé- ments techniques et des connaissances réelles du terrain. Le but de cette commission est d’harmoniser les points de vue pour assurer des installations de qualité et le renouvellement des générations.
Que préconisez-vous aux futurs jeunes installés ?
Nous traversons une crise qui aura des répercussions dans tous les secteurs d’activité notamment en agriculture. L’année 2021 sera un tournant dans les projets d’installations. Il est certain que les impacts de la crise modifieront certaines aides à l’installation. Ce que je préconise c’est la réflexion sur l’anticipation d’une installation en 2020. Nous savons ce qu’il en est aujourd’hui mais on ne sait pas de quoi demain sera fait.