Un nouveau millésime plein de promesses
Le nouveau millésime de la cave Saint-Verny a dévoilé ses saveurs qui laissent entrevoir les aléas d’une année mouvementée.
C’est un millésime 2014 «un peu étrange» selon Jean-Paul Berthoumieu, directeur de la cave Saint-Verny. En cause, la météo avec un printemps promettant raisins et merveilles à la vigne, puis des orages de grêles et la pluie abondante de l’été ont balayé ces douces espérances.
Le mois de septembre et son été indien ont « sauvé les meubles » mais pas suffisamment pour remplir les caves. « Environ 6 500 hectoli-tres ont été produits en 2014 à la cave Saint-Verny. C’est un résultat très faible, nous devrions avoir 10 à 15% de volumes supplémentaires. C’est la deuxième année consécutive que nous récoltons de faibles quantités. Cela devient problématique, nous n’avons pas assez de vin. Nous sommes contraints de freiner les clients. »
Un vignoble à étoffer
Des quantités d’autant plus faibles que le vignoble des Côtes d’Auvergne est caractérisé par sa petite taille. Avec 750 hectares, il fait figure de petit Poucet aux côtés de Bordeaux et de ses 75 000 ha ou encore du Beaujolais et ses 18 000 ha. Cependant, comme le personnage de contes pour enfants, les Côtes d’Auvergne ont de l’ambition. « L’idéal serait de multiplier la surface totale sous appellation de la cave par deux en 10 ans » explique le directeur. Un discours ambitieux que tend à modérer Sébastien Vidal, président de la cave. « Multiplier par deux les surfaces me paraît un peu difficile. L’idéal serait d’avoir 250 ha de vignes sous appellation contre 200 ha. » Un objectif qu’il est possible d’atteindre selon les deux hommes. La vigne serait même une réponse possible à la diversification des exploitations et garantirait une rémunération fixe. « Le Puy-de-Dôme est un département à céréales. Si demain le prix des céréales chute, il faudra une culture à haute valeur ajoutée pour rattraper le manque à gagner. La vigne peut être une solution pour valoriser les surfaces en coteaux ou les terres à faible potentiel » explique le président.
Un argument appuyé par Jean-Paul Berthoumieu qui rappelle aux plus sceptiques : « les travaux de la vigne se sont mécanisés, on ne travaille plus comme il y a 20 ans. La filière est là, elle se développe et poursuivra son développement pendant encore longtemps. Je pense que les déclics peuvent venir. »