Un engagement qualité à hauteur de 45 000 porcs par an
Les 65 magasins Carrefour Market du Massif-Central proposent désormais un nouvel étiquetage « Porc élevé dans le Massif-Central et ses contreforts ». Exemple d’une exploitation porcine engagée dans cette filière chez les frères De Roover à Limoise dans l’Allier.
« À la fin, le patron, c’est qui ? C’est le client ». Nicolas Gausseran, directeur opérationnel grand Centre de la France de Carrefour Market résume sa pensée. Une logique purement dictée par les codes des enseignes des grandes distributions ? Pas vraiment si, et seulement si, le client consomme le fruit d’une filière structurée, juste et qualitative. C’est justement l’objet du partenariat exclusif signé entre la coopérative Cirhyo, l’abattoir Tradival et Carrefour Market pour la mise en place de porcs étiquetés « Porc élevé dans le Massif-Central et ses contreforts ».
Une nouvelle forme de contractualisation
Cette logique de filière, conçue dans son intégralité, le Gaec De Roover l’a bien intégrée : « On ne peut pas se contenter de vendre juste des cochons, sans savoir ni où ils vont ni sous quelles formes ils se retrouvent à la fin. Savoir enfin où et comment notre production est traitée, c’est une marche de plus pour nous », se félicite Pascal De Roover, l’un des trois frères associés du Gaec du même nom basé à Limoise. L’exploitation porcine (600 truies), laitière (1 200 000 litres) étendue sur 550 hectares de SAU avec une unité de méthanisation a servi de support pour une journée de visite et la signature d’une nouvelle forme de contractualisation, mardi 3 mai dernier.
C’est désormais la coopérative Cirhyo qui collectera les porcs des 135 producteurs du Massif-Central pour les acheminer vers l’abattoir et l’atelier de découpe de Lapalisse (Tradival-Groupe Sicarev) avant de fournir la plate-forme de Bourges et ses 65 magasins Market. Soit une production globale de 45 000 porcs par an. « La réflexion a été engagée durant l’année 2015 et les premières barquettes sont arrivées en rayon en début d’année, retrace Nicolas Gosseran. 45 000 porcs par an, ce n’est pas un marché de niche, ce sont des volumes conséquents qui prouve notre volonté de répondre aux consommateurs en leur apportant de la viande de qualité, élevée et abattue dans la région ». Et pour appuyer un peu plus ce discours, Bruno Lebon directeur des produits frais France chez Carrefour invite à relever le défi de l’élevage « ensemble en proposant des produits de qualité et en rassurant les consommateurs ». Le professionnel croit en la « segmentation » du marché et entend proposer aux consommateurs en quête d’authenticité des produits mieux adaptés vendus par des connaisseurs : « Nous avons à cœur de redynamiser nos rayons boucheries et traditionnels grâce à des hommes et des femmes capables de prodiguer des conseils aux consommateurs ».
Des contraintes qui deviendront des forces
Le Gaec de Roover, « véritable exemple pour la filière », selon les termes de Françis Lebas, président de Cirhyo, a démontré la performance d’un élevage porcin dans un département à très faible densité (40 porcs au kilomètre carré de SAU, en moyenne, ndlr). Relever le défi de la qualité ne leur fait pas peur : « Il faut, pour remplir le cahier des charges, remplir certaines conditions et accepter d’autres contraintes. Ces dernières deviendront une force par la suite, une fois le produit valorisé », commente Pascal. « Nous produisons sur place du colza, du maïs, du blé, de l’orge. La seule chose que nous achetons pour notre ration, c’est du soja issu de la filière qualité Carrefour », décrit Marc De Roover. Avec 30 mises bas par semaine, une ration composée d’aliments issus à 80 % de l’exploitation et un GMQ moyen de 650, les porcs partent au bout de six mois d’engraissement à 10 kilos. En tout, le Gaec sort 15 000 porcs par an dont une partie sera désormais valorisée « Porc élevé dans le Massif-Central et ses contreforts ».