Un désherbant bien sous tous rapports
Holm Amara et Mohamad Issaoui, tous deux scientifiques, ont créé l'entreprise Agrodynalux pour développer et commercialiser une alternative crédible au glyphosate.
Quand la lumière fut, l'herbe, mauvaise, se tut. Ça pourrait être un nouveau proverbe limougeaud, c'est plutôt le résumé de l'action d'une alternative aux désherbants chimiques, comme le glyphosate, créée par deux chercheurs, aujourd'hui entrepreneurs, Holm Amara et Mohamad Issaoui. Tous les deux ont monté leur start-up, Agrodynalux, et entendent développer autant leur idée que leur entreprise.
Holm Amara et Mohamad Issaoui se sont rencontrés dans le bureau des doctorants de la faculté de science de Limoges. Lui était déjà titulaire de son doctorat en sciences agronomiques et écologiques quand elle préparait sa thèse en sciences végétales. Et c'est la jeune femme qui résume comment est née cette belle aventure d'Agrodynalux : « La technologie, c'est Mohamad, l'idée de créer une entreprise, c'est plutôt moi », lance-t-elle dans un sourire.
Comment ça marche ?
La base de l'innovation d'Agrodynalux est donc un désherbant constitué d'une matière active et d'un seul adjuvant, ce qui limite les effets cocktail. Cette matière active est une molécule photoactivable, sélective et écoresponsable. Photoactivable, ça signifie qu'elle ne devient active que lorsqu'elle est en présence de lumière. C'est important puisque ça veut dire que dans le noir ou en pleine terre, elle est totalement inerte. Par ailleurs, elle s'utilise à très faibles doses, ce qui limite considérablement la dispersion de résidus et donc l'impact sur l'environnement. Enfin, elle se dégrade en trois semaines. Dernière propriété particulièrement intéressante pour les agriculteurs : son emploi ne nécessite a priori aucune protection individuelle. En effet, elle n'est pas nocive pour les êtres humains, ni en cutané ni en inhalation. Mohamad Issaoui se plaît à le démontrer en pulvérisant une petite dose dans ses mains sans aucune crainte. Évidemment, toutes ces propriétés seront à faire valider dans le cadre de la réglementation en vigueur.