Un contexte de sécheresse qui continue d’affaiblir l’agriculture du Cantal
Lundi matin, la chambre d’agriculture du Cantal était réunie en session. Gestion de crise et post-sécheresse ont occupé la majeure partie des débats.
Un sentiment d’injustice
M. Fontant affirme qu’un travail est engagé avec l’administration pour que, le 12 octobre, soient trouvés les arguments à même d’obtenir le classement. Par ailleurs, il reconnaît le soutien de l’État, notamment en termes de logistique et de transport ; mais aussi du Conseil général et prochainement du Conseil régional à qui il conseille la seule méthode à effet levier : l’intervention auprès d’opérations collectives. Jean-Claude Sartre (canton de Saint-Flour nord) craint “des rebellions entre agriculteurs s’il y a trop de disparité de traitement selon les communes” ; Florence Raynal (Chaudes-Aigues) calcule que les carburants utilisés pour le transport de fourrage, à la hauteur à laquelle il est taxé, est une manne d’argent qui entre dans les poches de l’État et des compagnies pétrolières ; Gilles Amat (Allanche) remarque que la calamité s’abat sur une agriculture déjà fragilisée : “L’État avait omis d’abonder le fonds sécheresse...” ; Jean-Marie Fabre (Salers) espère que des enseignements jusqu’au niveau de l’Europe seront tirés, pour que cesse une agriculture à deux vitesses, “celle de la production végétale spéculative et celle des petits territoires” ; Patrick Bénézit (Pierrefort) constate : “Il y a ce qui est affiché et la réalité”, accusant l’État de repousser des décisions.
La décapitalisation est amorcée
Patrick Chazal, sous-directeur de la Chambre d’agriculture, a fait un point suite à des enquêtes menées auprès des ressortissants. La totalité des éleveurs a acheté du fourrage. Dans 80 % des cas, ils essuient des pertes de largement plus de 30 % (jusqu’à 80 % et plus). Les stocks prévus ont basculé sur la pâture et ceux déjà réalisés étaient entamés avant la pousse qui a repris fin juillet. L’enquête montre aussi que la moitié des personnes rencontrées ont augmenté les surfaces cultivées en maïs ou sorgho. Puis est arrivé le délicat volet de la décapitalisation, à laquelle le bureau de la Chambre est très hostile. Elle est pourtant amorcée dans les deux tiers des cas, concernant jusqu’à 17 % de l’effectif (vente de lots de génisses, des broutards qui ne sont plus achetés pour la repousse, etc.). “On peut s’attendre à une nouvelle vague de décapitalisation chez ceux qui n’auront pas assez de fourrage et pas de trésorerie pour en acheter”, prévoit P. Chazal. Mais quelles que soient les circonstances, il est rappelé aux éleveurs qu’il leur faut rester exigeants sur le prix.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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