Un budget « volontaire », mais sur lequel pèse de fortes contraintes
Vendredi 16 décembre, les élus du département ont voté leur budget 2023. « Un budget volontaire et ambitieux pour les habitants et le climat dans un contexte encore plus contraint », a souligné la présidente du département, Sophie Pantel.
Construit sur les bases des orientations budgétaires débattues le 24 octobre 2022, le budget 2023 est en nette progression par rapport au budget 2022 avec plus dix millions d'euros sur le fonctionnement et plus quatre millions d'euros sur l'investissement. Il s'attache à répondre à la conduite des politiques départementales décidées mais reste cependant prudent face à un avenir très incertain.
Sur la base des rapports précédemment examinés faisant état des diverses politiques départementales et de leur traduction financière, l'Assemblée a voté le budget primitif 2023, avec des recettes de fonctionnement à hauteur de 133,65 millions d'euros, et des dépenses de fonctionnement dans une enveloppe de 120,45 millions d'euros. Enfin, un volume d'investissement prévu de 49,4 millions d'euros dont 43,1 millions d'euros d'investissement réels, et la prévision d'un recours à l'emprunt de 26 millions d'euros nécessaire au financement des investissements projetés.
Le budget 2023 offre une section d'investissement très conséquente, pour supporter le développement et renforcer l'attractivité de la Lozère. « Il permettra de rester offensif pour soutenir et protéger les lozériens, notamment les plus vulnérables et les plus impactés par la crise inflationniste », selon les élus.
Des motions en faveur de l'agropastoralisme
Trois motions ont été votées lors de cette assemblée plénière, dont deux concernent le monde de l'élevage. La première s'inquiète des arbitrages du PSN dans la Pac 2023-2027 en ce qui concerne l'agropastoralisme et les surfaces pastorales. Un changement de règle d'admissibilité avec l'introduction d'un critère de chargement minimal à 0,2 UGB par hectare pourrait remettre en cause les exploitations vivant sur le territoire de l'Entente causses et Cévennes : « ce sont les exploitations les plus fragiles, les moins dotées aujourd'hui et subissant les conditions les plus contraignantes dans leurs activités qui seraient affectées par cette proposition ». Le conseil départemental demande donc « une reconnaissance de la continuité des pratiques entre exploitations et estives ; et la prise en compte pour les critères d'entretien des terres, des seuils de chargement adaptés à la réalité de nos territoires pastoraux ».
La seconde motion s'est, elle, concentrée sur le loup : « l'agropastoralisme, pratique ancestrale d'élevage extensif sur des parcours et sa production de qualité, est remis en cause par les attaques », a pointé le conseil départemental. Accusant par ailleurs le loup de « remettre en cause tout un système d'élevage et, avec lui, tout un écosystème et d'autres éléments de biodiversité ». Considérant que la problématique de la prédation des loups est particulièrement prégnante et « cause la détresse des éleveurs », l'assemblée départementale demande, entre autres, « la réévaluation du statut du loup au niveau européen, le prélèvement significatif de plusieurs individus sur le territoire et l'installation d'une brigade nationale loup en Lozère ».