Un barbecue devant la cantine scolaire face aux menus végétariens
MARCILLAT-EN-COMBRAILLE Jeudi dernier, ils étaient une quinzaine d’agriculteurs à proposer aux enfants et parents présents, une dégustation de viande pour protester contre les menus végétariens servis dans les établissements.
C’est jeudi matin, aux alentours de midi et sous surveillance policière que les éleveurs des environs ont décidé la mise en place d’un barbecue devant les grilles du restaurant scolaire de Marcillat-en-Combraille.
De la viande offerte par le boucher
Un établissement qui sert chaque jour près de 150 repas. Belle surprise donc pour ces élèves, ces collégiens et pour leurs parents, qui ont pu déguster, découvrir la qualité de la viande produite à quelques kilomètres de chez eux et offerte par le boucher de la commune pour l’occasion.
Prendre en compte les coûts de production
Mais, avant toute chose, ce qui provoque la colère de ces éleveurs des Combrailles, c’est la mise en place, au moins une fois par semaine, de menus végétariens dans l’ensemble des établissements scolaires français suite au vote de la loi Egalim en octobre dernier. Une situation que dénonce Frédéric Blanchonnet, membre de la FNSEA de l’Allier :
« Imposer des repas végétariens n’est, à mon sens, pas la bonne solution. À ce jour, les chefs de cuisine mettaient tout en œuvre pour proposer des repas équilibrés, parfois, même sans viande. Aujourd’hui on fait respecter ces menus végétariens comme ils étaient indiqués dans la loi Egalim. Il faudrait aussi faire respecter d’autres articles comme celui de la prise en compte des coûts de production ».
Pour Christian Chito, maire de la commune, la colère des éleveurs peut se comprendre : « L’agriculture est l’un des pans les plus importants de l’économie bourbonnaise. Nous ne pouvons pas passer à côté et cette loi n’est pas de bonne augure pour nos territoires ruraux ».
Des éleveurs mobilisés dès maintenant pour éviter les dérives, ce sur quoi insiste Damien Taillardat, président du comité des foires de Marcillat-en-Combraille :
« Aujourd’hui c’est un menu, demain, avec les lobbyistes végétariens, nous devrions avoir deux ou trois menus ? Où est-ce que nos enfants trouveront des protéines animales ? On lutte dès aujourd’hui pour éviter que ce mouvement ne prenne de l’ampleur ».
De prochaines actions
Une action relayée par les médias locaux mais également par les chaines nationales France 3 et TF1 dans leurs journaux télévisés.
Un mouvement de colère qui devrait se poursuivre dans les prochaines semaines par d’autres actions. Des rencontres sont prévues avec les pouvoirs publics et les élus.
Sébastien Joly