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Trois ministres, dont le Premier au chevet des éleveurs

En consacrant une de ses premières visites officielles au Sommet de l'Élevage, le premier Ministre a marqué des points auprès des éleveurs dont la considération semblait plus qu'écornée depuis plusieurs années. Entre espoirs et annonces, que faut-il retenir de cette visite ?

« Que la ministre de l’Agriculture vienne au Sommet de l’Élevage, c’est de l’ordre du normal, de l’habituel, mais que le premier Ministre se déplace en personne, c’est de nature exceptionnelle, et cela signifie clairement qu’il est aux côtés des éleveurs ». En préambule de sa déambulation, jeudi 3 octobre, au Sommet de l'Élevage, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture a solennisé le moment, car « la détresse des éleveurs, ovins en particulier, en première ligne de cette épizootie est immense ». Naturellement, elle a donc échangé avec les éleveurs du Hall 4, mais pas seulement, avec tout le monde de l'élevage réuni à Cournon (Puy-de-Dôme). En fin d'après-midi, au nom de la Confédération nationale de l'élevage, Patrick Bénézit, éleveur dans le Cantal et président de la Fédération nationale bovine, a rappelé les revendications de la profession sur les volets sanitaires, climatiques, plan élevage, prédation, accords de libre-échange… Point par point, la ministre a esquissé des réponses, tandis que le lendemain, le premier Ministre accompagné de son ministre de l'Économie, Antoine Armand, les a précisés lors d'une conférence de presse.

FCO, MHE… Une première avancée mais pas suffisante

Sur le volet sanitaire, Annie Genevard a annoncé la gratuité de la vaccination pour toute la filière ovine pour le sérotype FCO-3 sur l’ensemble du territoire français. Par ailleurs, elle a précisé que les programmes du Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) dédiés à la MHE et la FCO-8 seront prolongés jusqu’à la fin de l’année, pas sûr toutefois qu'ils soient suffisants, vu l'ampleur des pertes de l'ordre de 10%, 40 %, voire 50 % dans les exploitations soit autour de 200 M€, selon la FNSEA. En visite, le vendredi 4 octobre, Michel Barnier a confirmé la mise en place d'un fonds d’urgence de 75 millions d'euros pour prendre en charge les pertes des éleveurs engendrées par la FCO-3. Une avancée selon Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine, qui « salue l'effort consenti dans un contexte budgétaire contraint, et le ciblage annoncé en faveur des éleveurs ovins. Désormais, nous allons regarder avec le ministère pour intégrer les pertes de la FCO-8 ». Consciente de la problématique de disponibilité des vaccins, la ministre s'est engagée a rencontré rapidement ses homologues espagnols. S'il salue des avancées, Patrick Bénézit déplore, à ce stade des angles morts : « Il n'y a pas d'engagements clairs pour commander des vaccins contre la FCO-8 et la MHE. Par ailleurs, un flou subsiste sur la prise en charge des pertes sur la FCO-8 ». Pour l’avenir et parce que l’immunité de masse ne peut se faire qu’avec les vaccins, la ministre a déplacé le curseur à l’échelle européenne en indiquant vouloir défendre la mise en place d’une banque d’antigènes. 

Plan élevage : les engagements seront tenus

Annie Genevard a confirmé la concrétisation des mesures promises dans le cadre du Plan Élevage par le Gouvernement Attal suite aux importantes manifestations de l'hiver. Concrètement, il s'agit de la mesure de déduction fiscale et sociale pour l'élevage bovin qui sera inscrite dans le projet de loi de finances 2025 pour un montant de 150 millions d'euros par an. Sur le volet climatique, la ministre de l’Agriculture a dit « vouloir prendre le temps de réfléchir » à une réforme de l’assurance des prairies, n’excluant pas d’abandonner l’estimation des pertes par satellite pour « revenir à des analyses physiques ». Une revendication portée depuis des mois par la FNB notamment, face à une défaillance du satellite qui « ne voit ni les sécheresses, ni les inondations, ni la grêle ». Par ailleurs, Annie Genevard a annoncé avoir « pris la décision de publier un nouvel appel d’offres, comme s’y était engagé mon prédécesseur », afin d’étendre le réseau de fermes de référence pour la mesure de la pousse de l’herbe. Enfin, la ministre a répondu à une autre demande des éleveurs : « Vous pouvez compter sur ma vigilance pour que les assureurs, en cours de campagne, transmettent aux éleveurs les données fournies par les analyses satellitaires ».

Lire aussi : Malgré un budget agricole en baisse, « les promesses seront tenues » dans le budget 2025

Egalim, normes, trésorerie, prédation…

La ministre de l'Agriculture a confirmé vouloir reprendre les réflexions sur la loi Egalim, tandis qu' au chapitre normatif, elle souhaite stopper la surenchère « en débarrassant les éleveurs de tout ce qui les handicape inutilement ». Au détour du stand pastoralisme, l’élue du Doubs, qui a été à la tête de l’Association nationale des élus de la montagne, a indiqué : « Le pastoralisme est un modèle que je veux défendre. Personne ne dit qu’il faut éradiquer le loup, mais on veut qu’il reste à sa place. L’avenir du pastoralisme ce n’est pas de mettre les bêtes à l’intérieur ». Alors que les représentants des pays membres de l’Union européenne ont ouvert la voie, la semaine dernière, à un classement du loup d’« espèce strictement protégée » à une « espèce protégée », pour Christine Valentin, présidente du Sidam (Service interdépartemental des chambres d’agriculture du Massif central) : « les tirs de défense doivent être élargis en cas d’attaques sur les troupeaux bovins, de plus en plus fréquents ». La ministre entend y travailler.

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