Trier ses bio-déchets, une obligation en 2024
Depuis le 1er janvier 2024, le tri des bio-déchets est obligatoire pour les particuliers comme les professionnels. Les collectivités ont obligation de mettre en place des solutions de tri pour les particuliers, solutions dont le déploiement est en cours et s'étalera sur plusieurs mois.
Votée en 2020, la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire dite loi AGEC, prévoit l'obligation de tri des bio-déchets au 1er janvier 2024. Par bio-déchets, il faut entendre les déchets alimentaires (qui représentent de 25 à 30 % de notre poubelle) et les déchets verts. Par cette mesure, l'État entend réduire le bilan carbone du secteur déchets, l'objectif affiché étant de réduire de 15 % les déchets ménagers et de 5% les déchets des activités économiques d'ici 2030.
Actuellement, les seuls déchets alimentaires représentent près de 80kg par personne et par an, soit 5,4 millions de tonnes. Avec l'évolution des modes de vie et de consommation, la quantité de déchets générés par les ménages a doublé en 40 ans. En outre, les bio-déchets étant composés de 60% à 80% d'eau, leur incinération constitue une grosse perte d'énergie. L'enfouissement, qui génère du méthane au pouvoir réchauffant plus de 25 fois supérieur au Co2, n'est pas plus satisfaisant.
Un traitement indépendant de ces déchets permettrait de produire de l'énergie renouvelable sous la forme de biogaz qui pourrait être injecté dans le réseau de gaz ou encore servir à la production de biométhane, de chaleur ou d'électricité. Ils pourraient également être utilisés dans la production d'engrais organiques.
Pour relever ce défi, les collectivités sont donc appelées à fournir aux usagers des solutions de tri des bio-déchets. Elles peuvent soit mettre en place une collecte séparée ou encore mettre à disposition des ménages des composteurs de quartier/immeuble ou des composteurs individuels ainsi que des points de collecte. Ces solutions sont déjà en cours de mise en oeuvre depuis plusieurs années et se poursuivront dans les mois à venir. Ainsi, à la fin 2023, un tiers des français (environ 20 millions) bénéficiaient d'une solution de tri. L'objectif à atteindre à la fin 2024 est de 27 millions soit 40% de la population.
En Creuse et en Corrèze, la démarche est initiée depuis longtemps. Depuis 2009 des composteurs individuels sont disponibles à l'achat en Creuse et depuis 2011 des composteurs collectifs sont progressivement mis en place. Aujourd'hui, on en dénombre 77 dans le département.
En Corrèze, l'agglomération de Brive a lancé une collecte des biodéchets à domicile dès 2016 et met désormais en place des bornes de collecte. La collecte en porte-à-porte se déploie également à Malemort et à Saint-Pantaléon-de-Larche. Pour les communes plus rurales, le compostage individuel est de mise. Des points d'apport volontaires existent également sur près de 70 communes de Haute-Corrèze. Partout des aides à l'acquisition de composteur individuel voire des formations pour l'acquisition gratuite de composteurs sont mises en place.