« Tous les éleveurs doivent se sentir concernés par les questions sanitaires »
Richard Moine, Président du GDS de l'Allier.
Agé de 42 ans, Richard Moine est installé à Dompierre-sur-Besbre, en Gaec, avec son frère, sur une exploitation en polyculture élevage. Ils sont naisseurs-engraisseurs de bovins charolais. Le cheptel se compose de 180 mères élevées sur les 265 hectares du domaine. Titulaire d'un BTS Acse obtenu au lycée agricole du Bourbonnais, à Neuvy, il est aujourd'hui vice-président de la Chambre d'agriculture de l'Allier où il suit de près l'unité entreprise. C'est à ce titre qu'il siège au GDS de l'Allier depuis de nombreuses années. Il en est le président depuis la dernière assemblée générale.
Vous prenez la tête du GDS de l'Allier.
Que fait-on au GDS ? Quelle en sont les actions ?
Richard Moine : Le GDS a pour mission d'accompagner les éleveurs de toutes productions confondues sur le volet sanitaire. Prévenir, surveiller, assainir, voici les maîtres mots de nos actions ! Nous travaillons beaucoup sur la prévention, notamment sur les mesures de biosécurité déjà appliquées en élevage hors sol.
Nous insistons sur le fait que l'aspect sanitaire est une affaire collective. La crise actuelle de la Covid-19 l'illustre bien pour l'espère humaine. Nous ne pouvons faire face à la propagation d'un virus sans des actions communes à l'ensemble d'une population. C'est la même chose pour les animaux. Je pense, bien sûr, aux virus tels que la bvd touchant les bovins et contre lesquels chaque éleveur doit s'investir, s'impliquer pour éviter de fragiliser l'ensemble des cheptels.
À ce jour, les moyens du GDS sont déployés via la prophylaxie sur l'ensemble des bovins. Une action généralisée qui permet, aujourd'hui, d'obtenir des cheptels sains à 96% et, ainsi, de délivrer des attestations sanitaires certifiant l'absence de leucose, brucellose, tuberculose, IBR et varron. Bientôt, on espère également y inclure la BVD !
Au niveau local, le GDS suit de près les foyers de besnoitiose. Il est également important d'avoir un oeil attentif sur la situation européenne concernant la fièvre porcine africaine qui peut avoir des conséquences très importantes sur l'activité économique de la filière porcine.
Votre prise de fonction s'accompagne sans doute de projets de développement.
Peut-on en dévoiler les grandes lignes ?
R.M : Je tiens tout d'abord à remercier Franck Monce pour son engagement GDS. La présidence que j'occupe actuellement sera dans la continuité des travaux mis en place précédemment. En 2019 l'état à reconnu les GDS en france : organisme à vocation sanitaire dans le domaine animal, cela montre la confiance accordée aux régions et aux départements dans nos missions de surveillance et de veille sanitaire,
Je souhaite cependant insister sur le fait que les éleveurs doivent se sentir concernés par les questions sanitaires. C'est mon objectif et je leur expliquerai le plus souvent possible. Tout le monde doit avancer dans le même sens en ce qui concerne le sanitaire. Nous ne voulons pas avoir à refaire un assainissement IBR en route depuis trop longtemps et qui a coûté des millions d'euros aux éleveurs.
Concernant le BVD, tous les éleveurs ont l'obligation de dépister leurs animaux à travers les prélèvements auriculaires sur les naissances, notre objectif est de faire reconnaître le plus rapidement tout le travail des éleveurs qui ont déjà fait des démarches de vaccination avant la publication de l'arrêté obligeant le dépistage afin d'alléger cette prophylaxie.
Le confinement mis en place depuis vendredi dernier perturbe inévitablement toutes les activités économiques. Qu'en est-il concernant le GDS ?
R .M : Le GDS, c'est une équipe de dix salariés. Si nous favorisons le télétravail quand cela est possible, une présence sur les lieux est indispensable chaque jour, que ce soit dans les locaux ou sur les exploitations.