Succès pour des Miss de compétition
Le concours départemental des Miss laitières a réuni les cinq races présentes sur le Cantal avec pour la première fois les simmental, samedi à Chalinargues
La neige et le froid pouvaient faire craindre des conditions difficiles pour la tenue du concours Miss Laitières 2022 à Chalinargues, samedi 9 avril. Mais la météo n'a pas eu raison de la manifestation ni de l'affluence qui restera probablement dans les annales. Contraints à l'annulation pour cause de Covid il y a deux ans, les éleveurs locaux, ceux du comice du Haut Cantal et Cantal Conseil Élevage tenaient samedi leur revanche. Les participants, par la voix des présidents des syndicats de race, étaient unanimes pour souligner la belle organisation de cette édition.
Au coeur de la forêt de la Pinatelle, le pôle équestre s'est avéré idéal pour mettre tout le monde à l'abri des averses de neige matinales et du froid. Les élus, parmi lesquels le sénateur Bernard Delcros, le président de Hautes Terres communauté, Didier Achalme, le vice-président du Conseil départemental Gilles Chabrier et le maire de Neussargues en Pinatelle, Michel Porteneuve, étaient également satisfaits de cette utilisation des lieux et de l'affluence tout au long de la journée.
Un site idéal
Transformé au cours des derniers jours, avec aussi la contribution des employés municipaux de Neussargues en Pinatelle, le manège a pu accueillir l'ensemble des animaux pour leur préparation. Il a également servi de lieu de restauration avec plus de 250 repas servis à midi par les associations de Chalinargues. Cet équipement habituellement dédié au cheval aura quand même donné, semble-t-il, des idées à certains pour la tenue d'autres concours à l'avenir.
Le ring était lui installé sous les structures bâchées de la communauté de communes. L'espace s'est seulement avéré un peu étroit pour accueillir le nombreux public et des sections bien étoffées dans chacune des races en concours.
Mais cela a contribué au succès avec une belle ambiance pour encourager les concurrents et féliciter les gagnants. Les résultats étaient très serrés. Autour du ring, le public y allait de ses commentaires et de ses pronostics. Dans les rangs, parfois, se levait une main, parvenait quelques paroles pour aider les meneurs à positionner l'animal le plus avantageusement possible face à la concurrence.
Des juges sous le charme
Une soixantaine d'éleveurs de l'ensemble du département avaient fait le déplacement pour présenter environ 160 jeunes vaches. Abondance, brune, montbéliarde et prim'holstein étaient en lice avec, pour cette dernière, la mise en place de sept sections.
Pour la première fois, la race simmental faisait son entrée sur ce concours des Miss laitières du Cantal. Son cheptel dans le département compte environ un millier de vaches. Elles se trouvent pour l'essentiel sur le secteur Aubrac en lien avec la production du fromage laguiole puisqu'elle est l'une des deux races acceptées par le cahier des charges de l'AOP.
Cinq juges, venus pour certains des berceaux de race, se sont succédé de 10 heures à
18 heures. Tous se sont déclarés sous le charme du cheptel laitier cantalien. Certains seraient bien repartis chez eux avec quelques spécimens. D'autres ont fait part du niveau très relevé du concours avec des concurrentes de niveau national tant sur les critères raciaux que les résultats laitiers.
Rien d'étonnant à ce constant lorsque l'on sait que régulièrement, des élevages cantaliens se placent sur les plus hautes marches des podiums au Sommet de l'élevage ou au Salon international de l'agriculture de Paris. Une qualité d'ensemble qu'il faut relier à la présence des différentes AOP fromagères sur le territoire départemental et la volonté de performance des éleveurs.
Les championnes
Durant les jours précédents et encore au petit matin sur place, à la descente des bétaillères, les concurrentes étaient préparées avec soin. Une préparation appréciée par les juges pour les aider à se prononcer sur les détails ainsi mis en évidence.
Section après section, le public avançait vers les finales avec, sur les visages, des sourires de satisfaction pour certains de passer la barre et pour d'autres une pincée de déception, d'en rester là. Ce qui n'empêchait pas la bonne ambiance générale. "Les gens sont contents de se retrouver et de voir les progrès dans l'élevage laitier, commentait un connaisseur. C'est le résultat d'années de travail pour obtenir de tels animaux."
Pour les brune, Pattagala, au Gaec Brown Stein Caumel, de Saint-Saury, était sacrée championne sur sa profondeur pour sa première lactation, ses aplombs et sa capacité à bien vieillir. En simmental, au milieu d'un bel ensemble, Orlande au Gaec Chassany, de Fridefont, s'adjugeait le championnat pour la qualité de ses membres, de ses mamelles et de son bassin.
Chez les abondance, sacrée Miss laitière 2022, Occitane au Gaec du Jarry, à Paulhac, est une vache solide qui a fait la différence sur la très belle proportion de ses mamelles et son gabarit de vache de montagne.
Chez les prim'holstein, vache de haut niveau, BB Pepsi, à la SCEA Besson-Bassignac, à Bassignac, remporte le titre de meilleure mamelle et de Miss.
Avec un ensemble montbéliarde, digne de ce qui peut se faire dans le berceau de race, Palombe, à l'EARL des Lauriers, à Villedieu, a été sacrée Miss pour sa morphologie rustique gage d'un bon vieillissement et pour la qualité de sa mamelle.