Coopérative laitière
Sodiaal Union devient la seule coopérative laitière française
Beaucoup de changements au sein de Sodiaal qui, par le biais de son plan d’action, a transformé ses métiers et modifié la coopérative Riches monts.


Président de la Coopérative Laitière Riches monts et administrateur Sodiaal
En lait de consommation, Sodiaal s'est engagé dans une restructuration du marché des MDD/MPP(1) à travers des prises de contrôle de sociétés laitière telles que Orlait (fin 2006) ou Comalait (été 2007) ; ramenant ainsi à trois au lieu de six le nombre d'acteurs industriels).
En fromages, un partenariat entre Sodiaal et la société Bongrain devrait permettre la production de 1000 tonnes de fromages (soit 700 millions de litres de lait transformés dans neuf usines) pour un chiffre d'affaires de 500 millions d'euros .
Dans le domaine des produits industriels, une alliance stratégique sur la poudre de lait est née entre le groupe Sodiaal et la société Entremont-Alliance. Une union qui devrait aboutir à la réalisation d'un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros pour une production de 40 000 tonnes de poudre de lait dans deux usines.
Enfin, dans la branche « produits frais » et « ultra frais », «tout reste à faire aujourd'hui » précise le directeur général de Sodiaal en évoquant les prémices d'une prochaine fusion avec un autre industriel.
L'ensemble de ces restructurations devrait permettre au Groupe Sodiaal d'atteindre son objectif d'équilibre à la fin de l'année « à la condition que nous obtenions rapidement une augmentation des prix de vente pour couvrir la hausse du prix du lait du 4ème trimestre 2007 et celle annoncée du 1er trimestre 2008 » met en garde Claude Sendowski. « C'est le facteur clé qui permettra d'atteindre notre objectif d'équilibre. L'activité Sodiaal est perturbée depuis juillet par le manque de matière première. En 24 mois, nous avons dû financer 174 millions d'euros dans l'achat du lait sans répercussions sur le prix de vente des produits ».
(1) Marque de distribution, Marque premier prix
Il a dit...
Michel Thouly
Président de la Coopérative Laitière Riches monts et administrateur Sodiaal
« Le plan stratégique du groupe Sodiaal a abouti au rapprochement des coopératives et à la présence aujourd'hui d'une seule coopérative laitière française dont le nouveau logo et le nom sont SODIAAL UNION-COOPERATIVE LAITIERE. Dans ce rapprochement, Sodiaal devra relever le challenge de conserver des racines dans les régions, de garder le contact avec les producteurs et leur environnement local ; de tenir compte des sensibilités départementales et régionales et surtout, de veiller au maintien de la ressource laitière au sud de la Loire, y compris dans le Massif central ! Pour cela, les débats devront être décentralisés même si les achats et le centre de décision sont, eux, centralisés ».
La production laitière mondiale et européenne subit des variations importantes selon les pays producteurs, induisant un déficit mondial de la matière première. Les perspectives pour 2008 restent tendues avec une production européenne très modérée et une réactivité violente des prix en fonction de l'équilibre ressources/besoins, « moins le produit a de valeur ajoutée, plus sa réactivité au prix est grande» précise Gérard Budin, président de Sodiaal.
Au niveau de l'Union européenne, des réflexions sont en cours pour corriger cette tendance : hausse des quotas dès 2008 (la Pologne réclame 6 %, l'Irlande 3 %), examen des orientations du bilan de santé Pac en avril 2008. Au plan français, « il semble y avoir une volonté politique pour atteindre la référence laitière française et ne pas être en position inférieure dans les discussions européennes » explique Gérard Budin. « Nous devons en effet démontrer qu'en France il y a un fort potentiel ». Ainsi, la gestion des quotas prévoit entre
+ 10 % et +20 %; et pour les petits producteurs, le plafond passe de 100 000 litres à 140000 litres avec prêt supplémentaire de 7 000 litres.
Pour le président de Sodiaal, l'interprofession laitière doit travailler sur six points :
- produire selon les besoins du marché en passant du système des quotas à la contractualisation basée sur une durée, des volumes, des prix et une qualité du produit,
- vivre de la production laitière avec un prix du lait rentable qui réponde aux conditions économiques et sociales,
- l'indépendance alimentaire
- l'aménagement du territoire
- le développement durable
- la santé du consommateur «axe prioritaire de l'industrie laitière ».