Sodiaal multiplie les investissements en 2019
L'assemblée générale de la section Nord Massif central de Sodiaal, statuant sur l'activité 2019, s'est tenue mercredi 9 septembre à Bromont Lamothe (63). Son président, Jérôme Aubert, producteur laitier à Chanat-La-Mouteyre et président de la région de collecte Massif central revient sur l'activité du Groupe.
L'assemblée générale de la section Nord Massif central de Sodiaal, statuant sur l'activité 2019, s'est tenue mercredi 9 septembre à Bromont Lamothe (63). Son président, Jérôme Aubert, producteur laitier à Chanat-La-Mouteyre et président de la région de collecte Massif central revient sur l'activité du Groupe.
Dans quelles conditions s'est déroulée l'assemblée statutaire ?
Notre assemblée, qui traditionnellement se déroule en avril, a été décalée en septembre, en raison de la crise sanitaire. C'est particulier car les adhérents étaient invités à statuer sur l'activité de 2019 alors que nous sommes pratiquement à la fin de l'exercice 2020. Ceci étant, malgré ce décalage, nous avons constaté une bonne participation des producteurs.
Quelles sont les marqueurs principaux de l'activité 2019 de Sodiaal ?
D'abord le prix. L'année 2019 a été marquée par une augmentation de 7€ du prix du lait standard soit 330€/1000 l contre 323€ en 2018 et 320€ en 2017. En bio, le prix 2019 s'élevait à 466€.
Donc trois années de hausse consécutive dans un contexte, pourtant, de légère baisse de la collecte de lait ( -1,8% en 2019). Ce qui correspond à 4,5Mds de litres de lait collectés contre 4,6Mds en 2018.
Cette diminution est structurelle et régulière chaque année, liée notamment à des cessations d'activité sans repreneurs. Même si la coopérative Sodiaal a installé 500 jeunes en 2019, dont une soixantaine en région Massif-central, celles-ci ne compensent pas la perte de collecte enregistrée.
En 2019, les résultats de la coopérative s'effritent légèrement passant à 9,2M€ contre 12,7M€ en 2018. Mais dans le même temps et grâce à une augmentation significative de nos investissements, le groupe a généré un Ebitda de 129,6 millions contre 120 millions l'année précédente, soit une hausse de près de 10M€, témoignant ainsi de la performance et de la rentabilité de la coopérative.
Les résultats de la coopérative vont être redistribués entre les sociétaires selon la règle de répartition habituelle : 1/3 en numéraire pour les adhérents, 1/3 sous forme de parts sociales et 1/3 mis en réserve dans la coopérative.
Quels types d'investissements le Groupe Sodiaal a-t-il engagés en 2019 ?
Pour n'en citer que quelques uns, nous avons investi dans la modernisation du site Synutra à Carhaix en Bretagne, spécialisé dans l'alimentation infantile. Ce projet qui permet de doubler la production, s'inscrit dans notre volonté d'augmenter notre production de poudre infantile sur les marchés français et asiatiques. Dans la continuité de cette opération qui s'est concrétisée en mars 2019, nous avons créé et lancé la marque Nactalia sur le marché français.
Nous avons par ailleurs accéléré notre plan d'investissement sur les 70 usines du groupe, notamment sur le site de Saint-Flour, dédié à la production de pates persillées, où un plan de modernisation a été engagé et réalisé en même temps que le lancement d'une nouvelle marque "La fromagerie de Saint Flour ". Cet invetissement est représentatif de notre volonté de dynamiser les AOP Auvergne.
Comment l'activité de Sodiaal s'est elle comportée durant la crise du Covid ?
Même au plus fort de la crise nous avons continué à collecter le lait et à le transformer. Et notre formule de calcul du prix du lait n'a pas été remise en cause.
Nous avons par ailleurs étendu notre solidarité aux petites coop et usines privées de la région en leur donnant la possbilité de sécher leur lait pour pouvoir l'écouler sur le marché et éviter ainsi de le jeter.
Durant le confinement nous avons du faire face à la fermeture totale de nos marchés RHF (restauration hors foyer ndlr) et des rayons à la coupe dans les GMS, soit près de 70% de notre activité stoppée. Ce fut une remise en cause totale. Nous avons été obligés de prendre des décisions fortes pour tempérer cette baisse brutale. Pendant un mois nous avons dû fermer le site de Saint Flour, et réviser le taux de transformation de nos usines. Calculé habituellement tous les 6 mois il est calculé désormais tous les mois afin de coller au plus près au marché.
Les producteurs ont été soulagés de la gestion de Sodiaal pendant la crise; beaucoup ont eu peur de devoir jeter leur production. Mais de par sa richesse industrielle, la coop a su trouver des solutions.
Le prix du lait reste quand même un sujet très débattu au sein des producteurs adhérents...
Bien sûr, c'est un sujet qui revient sur la table régulièrement. Le prix ne suffit pas aujourd'hui, nous en sommes conscients mais nous mettons tout en oeuvre pour l'améliorer en investissant dans un marché extrêmement compliqué. Nous devons composer avec cet environnement.
Les débats au sein de nos assemblées restent néanmoins toujours intéressants et constructifs. J'invite d'ailleurs les adhérents à participer aux réunions d'hiver qui se dérouleront en décembre prochain.
Vers une communauté de producteurs et de salariés
A travers le vote d’une résolution, dans le cadre de l’Assemblée générale extraordinaire, les salariés du groupe Sodiaal ont désormais la possibilité d’entrer au capital social de la coopérative et de siéger au conseil d’administration. «C’est une mesure forte qui symbolise notre volonté d’intégrer les salariés dans le groupe et de consolider la communauté des producteurs et des salariés », explique Jérôme Aubert. «Cette résolution a, certes, suscité de nombreux échanges, mais une coopérative ne peut pas restée fermée au monde extérieur, elle doit faire preuve d’ouverture notamment vis à vis de ses salariés».
CR