Six hectares de forêt interdit à l’exploitation
La commune de Saint-Genès-Champanelle avec le Parc régional des Volcans d’Auvergne et l’Office National des Forêts préservent un îlot de l’exploitation.
Genès-Champanelle, l’Office National des Forêts et le Syndicat Mixte du Parc ont marqué un îlot de sénescence d’une surface de 6,2 hectares. Cette ancienne forêt riche en biodiversité sera ainsi préservée de l’exploitation et laissée à son évolution naturelle.
Engagement écologique
A l’occasion de son dernier conseil municipal, la commune de Saint-Genès-Champanelle, en tant que propriétaire foncier et décisionnaire du plan d’aménagement de ses forêts a officialisé la création d’un îlot de sénescence. Aucune intervention de gestion n’y sera réalisée afin de laisser évoluer naturellement
l’écosystème forestier. Cette préservation permettra aux arbres d’accomplir leur cycle complet (de la germination à la décomposition) et aux espèces liées à la présence de bois mort, de pouvoir trouver des refuges au sein du massif forestier. Cette décision répond à la volonté du conseil municipal de faire de cette forêt un support de biodiversité exceptionnel, tout en assurant ses fonctions de production de bois et d’accueil du public. Cet engagement fait suite à un travail de localisation commun entre l’Office National des Forêts et le Parc des Volcans d’Auvergne, des forêts intéressantes pour la biodiversité. Les plus remarquables ont fait l’objet de propositions de non intervention auprès des propriétaires publics. Plusieurs îlots de sénescence ont été mis en place sur la Chaîne des Puys grâce à ce travail : 1 îlot de 2 ha sur le Puy Chopines, 1 îlot de 2 ha sur Charbonnières les Varennes et 2 îlots d’une surface totale de 12 ha sur les parcelles forestières du Parc des Volcans à Montlosier.
Pourquoi un îlot de senescence ?
Près de 25% de la biodiversité forestière est associé aux vieux bois et aux bois morts. Du fait des interventions humaines, le fonctionnement naturel de la forêt tend à disparaître. Les phases de vieillissement et d’écroulement des arbres sont court-circuitées par la récolte des bois durant la phase de maturité. Pourtant, celles-ci sont primordiales pour le fonctionnement de l’écosystème et pour de nombreuses espèces se nourrissant de bois mort. Son volume est limité alors qu’il est source de vie et participe à la santé des forêts, en constituant une phase essentielle du recyclage de la matière et de stockage de carbone, par exemple.
Pour préserver cette biodiversité forestière, il est nécessaire de garder des arbres morts ou sénescents dans les peuplements lors des exploitations. L’Office National des Forêts assure ce travail dans le cadre de la gestion courante des parcelles. Mais il est nécessaire, en complément, de mettre en place des secteurs où l’homme n’interviendra plus. Ces zones rendues à la naturalité sont appelées « îlots de sénescence ». Toute une faune et une flore spécialisée en profitent.