Sanitaire collectif porcin
Section porcine de GDS Creuse : Bénéficier de l’action sanitaire collective
Pour les porcins, d’une lutte contre les maladies spécifiques, on est passé à une orientation plus globale aujourd’hui, avec une recherche de maîtrise des risques sanitaires.
GDS Creuse a pour objet « de contribuer par tous les moyens dont il dispose à l’amélioration de l’état sanitaire de toutes les espèces d’animaux d’élevage ». Après les bovins (article du 5 mars 2010), avant les petits ruminants (prochainement), cet article présente les actions menées par GDS Creuse pour l’espèce porcine. Il détaille les outils de l’action sanitaire collective mis à votre disposition et les intérêts que cela apporte.
Une évolution de la réglementation basée sur la maîtrise des points à risque en matière de maladie d’Aujesky…
La commission européenne a reconnu l’ensemble de la France continentale indemne de maladie d’Aujesky chez les porcs domestiques. Ce nouveau contexte sanitaire a conduit à une refonte complète de la réglementation. Le nouvel arrêté ministériel du 28 janvier 2009, complété par la note de service du 3 juin 2009, fixent les mesures techniques et administratives relatives à la prophylaxie collective et à la police sanitaire de la maladie d’Aujesky dans les départements reconnus indemnes. Le dépistage Aujesky reste maintenu dans les élevages plein air, de sangliers et chez les sélectionneurs multiplicateurs. Il est supprimé dans les autres élevages hors-sol. Les orientations du suivi de la faune sauvage, dans le cadre de la bonne maîtrise de cette nouvelle situation dans notre département est développée plus loin dans cet article.
… avec une adaptation pour le syndrome dysgénésique respiratoire porcin (SDRP)
L’évolution des dispositifs réglementaires de la prophylaxie en matière d’Aujesky a entrainé une nouvelle organisation du dépistage SDRP dans notre département basée sur quatre points fondamentaux :
- Le bon niveau sanitaire départemental, avec aucun cas identifié depuis la mise en place du dépistage en 2000. Tous les résultats se sont avérés négatifs en 2009/2010.
- Compte-tenu de la forte proportion de truies dépistées (85 % des élevages représentant 98 % des truies), du statut très favorable du département face à une maladie ayant des implications sanitaires et commerciales et l’évolution de la réglementation de la prophylaxie maladie d’Aujesky, la section porcine de GDS Creuse a souhaité, à l’unanimité, conserver ces acquis par la mise en place d’une obligation de dépistage annuel (Arrêté préfectoral du 16 décembre 2009), sur 10 % des reproducteurs avec un minimum de 15 animaux donnant lieu à des analyses en mélange de 5.
- L’apport de garantie avec la délivrance d’attestation de suivi négatif SDRP, sur demande et dans le cadre des échanges commerciaux de porcelets. Pour l’obtenir, il faut bénéficier de résultats favorables et avoir signé l’engagement auprès de GDS Creuse.
- Une vigilance accrue à l’introduction est fondamentale et doit se baser sur la connaissance du statut du cheptel d’origine. Toutes les zones pouvant fournir des porcelets ne possèdent pas un statut favorable par rapport au SDRP d’où l’importance de n’introduire que des porcelets provenant d’élevages sous apport de garantie.
Un suivi faune sauvage pour une maîtrise des risques sanitaires adaptée aux évolutions…
Ce suivi spécifique est basé sur des recherches à partir de prélèvements réalisés sur des sangliers au cours de la campagne de chasse. Le sanglier peut constituer une source de risque de contamination des animaux de rente (élevages de truies en plein air). Les recherches sont orientées en fonction d’actualités sanitaires, d’un besoin de suivi fréquentiel (brucellose porcine, peste porcine classique) et en fonction d’obligations ou d’évolutions réglementaires (trichine, maladie d’Aujesky).
… avec une situation stable en brucellose porcine et une alerte en maladie d’Aujesky
Pour les sangliers, dans le cadre du suivi triennal, des sérologies brucellose ont été effectuées sur 57 animaux. Il en ressort un taux de positif de 23 %, résultat équivalent à celui de 2006/2007 (22 %) alors qu’il était de 47 % en 2001/2002. Cela confirme la poursuite de la circulation de cette bactérie dans cette espèce, d’où l’importance du respect des mesures de protection des élevages de plein-air à l’aide de clôtures spécifiques (voir schéma). De plus, du fait de l’arrêt de l’obligation de dépistage de la maladie d’Aujesky sur les truies, cette recherche a été effectuée sur les sangliers. Sur les 57 prélèvements, un s’est avéré positif avec confirmation de ce résultat au Laboratoire national de référence. La recherche va donc être renforcée dans la zone concernée (ouest de la Creuse) afin d’infirmer ou confirmer ce risque infectieux.
Une attention particulière sur l’image des élevages
GDS Creuse est soucieux de l’image du bon état sanitaire du troupeau creusois. Depuis 1999, au travers de sa commission « protection animale », GDS Creuse apporte sa contribution en collaboration avec les autres structures et concourt à gérer au mieux les cas difficiles (maltraitance, divagation, etc.). Bien qu’une minorité d’éleveurs (moins de 1 %) soit concernée, cela nécessite, pour des raisons autant individuelles que collectives une action spécifique forte. Même s’il apparaît que l’élevage porcin est peu concerné, il convient de rester vigilant et de signaler toute alerte dans ce sens afin de permettre une intervention de façon préventive.
Le mutualisme pour une action collective facilitée
GDS Creuse fonctionne sur le système tiers-payant permettant d’obtenir pour ses adhérents un coût sanitaire maîtrisé. De plus, tous les adhérents cotisent au fonds de solidarité porcin pour bénéficier de l’indemnisation à l’abattage des animaux positifs en SDRP ainsi que la possibilité d’encadrement financier dans des élevages qui seraient confrontés à des problèmes sanitaires particuliers ou particulièrement importants. Le mutualisme représente une des bases historiques de l’action de GDS Creuse.
Une information importante pour tous les intervenants
L’efficacité de l’information dépend de la mobilisation de chacun. GDS Creuse échange avec ses 102 délégués cantonaux, visite chaque nouvel installé, publie un article hebdomadaire, envoie annuellement son GDS Creuse Mémo, tient à disposition une information à jour sur www.gdscreuse.fr, organise des réunions cantonales, participe aux différentes manifestations avec une information parallèle des différents intervenants (éleveurs, vétérinaires, LDA, administration, etc.).
Une poursuite de la mobilisation de tous pour un intérêt individuel et collectif
Le maintien de cette situation très favorable dans notre département passe inévitablement par un engagement individuel irréprochable en matière de maitrise des risques sanitaires qui débouchera sur une gestion collective la meilleure possible, nous permettant de maintenir notre production porcine à un rang satisfaisant dans un contexte de marché toujours plus difficile.