Seconde édition de cueillette libre pour les fruits rouges de la Coste

Après une première saison qui a très bien fonctionné, principalement par le bouche-à-oreille, Marion et Mathieu Deltour sont prêts à retenter l’expérience d’ouvrir leurs fraiseraies à tous les gourmands qui souhaitent venir ramasser eux-mêmes leurs fraises. « La saison ne commence officiellement que jeudi 20 juin, mais il y a déjà des curieux qui passent pour ramasser les premiers fruits mûrs », s’amuse Marion Deltour. Certains gourmands, armés de leurs barquettes et de ciseaux, sont déjà à l’œuvre dans les champs en pente, et sous le soleil timide de cette mi-juin. Et les barquettes se remplissent, au rythme des discussions et des rires. Marion et Mathieu Deltour, le duo qui a lancé les fruits rouges de la Coste, peuvent pousser un ouf de soulagement. Les fraises commencent enfin à mûrir, même si les stades de mûrissement ont pris du retard par rapport aux années précédentes.
Bien qu’ils ramassent plus d’une tonne de fraises qu’ils transforment en confitures et vinaigres, notamment, il en reste bien assez pour ceux qui souhaitent venir « mettre les mains dans la terre » entre juin et juillet. « C’est important pour nous d’ouvrir notre ferme au plus grand nombre, c’est plaisant », glisse Marion Deltour. En Lozère, ils ne sont que trois structures à proposer ces types de journées : Méli’bio, les pépites de l’Aubrac et les fruits rouges de la Coste. D’ailleurs, au vu du succès de l’an dernier, Marion et Mathieu Deltour ont même décidé de planter quelques légumes dont des haricots qui seront proposés aux cueilleurs qui le souhaitent.

Des fruits rouges de qualité
Cela fait (presque) quatre ans que Marion et Mathieu Deltour ont décidé de se lancer dans l’agriculture, après de premières carrières dans d’autres domaines. Mathieu avait une entreprise dans le bâtiment et Marion était infirmière coordinatrice en Ehpad, notamment. Puis elle a exercé quelques années dans l’enseignement avant d’ouvrir son cabinet de diététique à Saint-Germain-du-Teil. Cabinet qu’elle a gardé en parallèle lors de la première année de mise en production de l’exploitation, avant de décider de le fermer pour se consacrer à « ses » fruits rouges.
Installé à Saint-Germain-du-Teil, à 900 mètres d’altitude, le couple a repris une propriété familiale, qu’ils ont, à force de travail et d’acharnement, remise en production. S’ils décident de se lancer dans les fruits rouges plutôt que dans l’élevage, c’est parce qu’originaire des Alpes-de-Haute-Provence, Marion Deltour ne trouve pas « de bons fruits », en Lozère. Et puis, pour son plaisir, elle avait planté des framboisiers dans son potager qui ont pris et se sont étendus. L’idée est donc partie de ce constat : la ferme semblait avoir une bonne terre pour les fruits rouges. Des fraises, donc, principalement, mais aussi des framboises, des groseilles, etc. Et qui à terme, devraient aussi être ouverts aux gourmands.
Leur production est menée en plein champ, sans serres et sans traitements, sur des terrains en pente, donc non mécanisables. « C’est sûr qu’au moment de la production des fruits, cela nous cause plus de stress à cause des aléas possibles : grêle, attaques de pucerons ou de limaces, oiseaux qui picorent, etc. C’est une adaptation permanente au vivant », détaille l’agricultrice.
Mais ce travail constant permet au duo de sortir des fruits au goût exceptionnel. Preuve s’il en est : ils se retrouvent dans les assiettes du restaurant de Cyril Attrazic. « Nous avons régulièrement des appels pour des contrats, c’est très flatteur, mais on sait qu’on ne pourra pas travailler avec tout le monde, détaille Marion Deltour, car notre ferme est petite et on ne pourra pas étendre beaucoup plus nos parcelles de production ». 
Ils ont aussi été récompensés deux fois lors du concours Lozère Gourmande, en deux participations. Car en plus de faire pousser leurs fruits rouges, et de mener des semis pour « maîtriser la chaîne le plus possible, en circuits courts », les deux agriculteurs transforment sur place ce qu’ils récoltent. Et organisent des goûters à la ferme, qui seront d’ailleurs proposés aux travailleurs d’un jour. Des goûters… à base de leurs produits, évidemment.
Au-delà des fruits rouges, Marion et Mathieu Deltour se sont aussi attelés à faire revivre la châtaigneraie et un petit verger qui existait déjà pour tout ce qui est jus de fruits et produits de la châtaigne. « On travaille beaucoup, rigole Marion Deltour, mais c’est du plaisir de manger nos fruits et de les partager ».

En pratique

Pour les renseignements concernant la cueillette libre, appeler Marion Deltour au 06 72 62 46 45. Ferme ouverte de 9 h à 12 h et de 14 h à 19 h.
Informations sur leur site web : https://www.lesfruitsrougesdelacoste.fr.