Sécheresse : «Un État qui ne respecte pas ses engagements !»
La Commission nationale de gestion des risques réunie le 9 décembre a rendu son verdict sur les demandes de reconnaissance en calamité sécheresse de plusieurs départements dont la Haute-Loire.
La Commission nationale de Gestion des Risques s’est réunie le 9 décembre dernier pour examiner les demandes de reconnaissance en calamité sécheresse de plusieurs départements français.Et à l’issue de cette réunion, le Comité «ne reconnaît pas l’épisode de sécheresse qui a touché le Massif Central et impacté l’agriculture de la région déjà fragilisée par la crise économique et la FCO» comme le souligne la FRSEA Massif central dans un communiqué du 10 décembre.De même au niveau départemental, FDSEA et JA déplorent que cette commission ait «décidé de ne pas tenir compte de la réalité du terrain et des difficultés rencontrées par les agriculteurs». Et pourtant, insistent les deux syndicats, «lors de sa venue au Sommet de l'élevage début octobre, le ministre de l'Agriculture nous avait affirmé que, dans ce contexte de crise économique sans précédent, aggravé par les conséquences de la FCO et la forte sécheresse, notre demande de reconnaissance en calamité sécheresse pour l’ensemble du département serait étudiée avec bienveillance».Mais ça, comme le disent FDSEA et JA, «c'était avant que l'État décide de ponctionner 255 millions d'euros sur le fonds national de gestion des risques, fonds de solidarité alimenté par l'argent des agriculteurs !». Et de mettre en exergue que «l’administration centrale a désavoué l’expertise de son administration locale» puisque pour la Haute-Loire «à travers un dossier très étayé, monté par les représentants de la profession et l'administration départementale, nous pouvions prétendre à une indemnisation potentielle de 12,5 millions d'euros». Mais «l’État nous accorde à peine 1,7 millions d'euros, dont une toute petite partie seulement sera utilisée, tellement les taux de perte proposés sont faibles ! Ces derniers ont en effet été fortement revus à la baisse par rapport à ce que nous demandions, et pire, des zones entières du département ont été exclues de la reconnaissance en calamité sécheresse, écartant de fait de nombreuses exploitations d’une indemnisation pourtant très attendue».
La profession s’insurge
La profession reproche au Gouvernement de ne «pas tenir ses engagements».FDSEA et JA 43 n’en resteront pas là. Ils feront tout pour que leur dossier soit réexaminé à la prochaine Commission nationale en janvier, estimant que «ces indemnisations sont indispensables pour permettre aux agriculteurs d'acheter du fourrage, pour continuer de nourrir correctement leurs animaux durant tout l'hiver».La FRSEA Massif central s’adres-se au ministre de l’Agriculture, «seul en mesure de reconnaître la situation réelle et de ne pas suivre l’avis du comité national» ; «le sort des agriculteurs du Massif» étant «désormais dans ses mains».
Suzanne Marion