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SecAnim : quand l'équarrissage passe mal en Lozère

En Lozère, la SecAnim (filiale Saria) ramasse les animaux trouvés morts en élevage depuis près de 30 ans. Mais, les agriculteurs dénoncent un service dégradé depuis quelques années : « régulièrement » selon les éleveurs, « dans deux pour cent des cas » selon Saria.

Le pont qui empêche les services d'équarissage d'atteindre la ferme d'Alphonse Salanson.
Le pont qui empêche les services d'équarissage d'atteindre la ferme d'Alphonse Salanson.
© Marion Ghibaudo

Dix-huit jours. Il aura fallu dix-huit jours de liquéfaction et putréfaction pour que la chèvre morte soit, enfin, ramassée par la SecAnim. Durant ces dix-huit jours d'attente*, les éleveurs et la SecAnim ont noué un rude bras de fer. Au centre de la dispute : une route cévenole et deux petits lacets qui mènent à la ferme du Masbernat, interdite aux camions de plus de dix-neuf tonnes. « Cela fait plus de dix ans que nos bêtes sont au même endroit, et jusqu'à l'an dernier, les chauffeurs montaient sans se plaindre », pointent Carole Ottavi et Merlin Bernard, les cogérants du Gaec Masbernat, très en colère de cette situation. Durant ces dix-huit jours intenses d'appels et d'échanges par mail, les éleveurs auront tout tenté pour que leur chèvre soit rapidement enlevée. Sans succès. « À chaque fois, nous recevions un même SMS d'annulation pour cause d'animal inaccessible, c'est ridicule », pointe Carole Ottavi. À chaque annulation, les éleveurs devaient rappeler la plateforme d'appel automatisée* (22 centimes la minute l'appel), pour qu'une nouvelle demande soit créée. La SecAnim, possédant des camions de douze tonnes et de dix-neuf tonnes, les éleveurs ne comprennent pas pourquoi « les camions de dix-neuf tonnes sont systématiquement envoyés alors qu'ils savent que ça pose problème ».
Les problèmes ont commencé en 2021, se remémorent les deux agriculteurs : « un chauffeur nous a clairement dit : « on ne monte plus » ». L'histoire se répète en janvier 2022, avant d'atteindre un nouveau sommet en février et ces dix-huit longs jours d'attente. Durant ce laps de temps, les demandes, « ubuesques, parfois », se sont enchaînées : « ils nous ont dit de descendre nous-même l'animal mort sur la départementale**, puis de construire une aire d'équarrissage au bord de cette même route, c'est délirant », s'énerve Carole Ottavi. Des demandes auxquelles les éleveurs ont opposé des fins de non-recevoir, citant, eux aussi la draconienne réglementation entourant le transport des animaux morts. Un dernier chauffeur, enfin, a pris le prétexte d'une route mouillée pour ne pas s'engager sur la route cévenole. Le maire de la commune de Saint-Étienne-Vallée-Française et la caserne de pompiers ont aussi été mis à contribution : le premier pour couper les branches d'arbres qui « auraient pu gêner le passage », les seconds pour certifier qu'ils peuvent atteindre la ferme en cas de problème, avec leurs camions. Carole Ottavi et Merlin Bernard auront tout essayé pour que les chauffeurs montent, incluant même les instances officielles dans les discussions. Sans résultat. La DDETSPP, en charge de la vérification du bon déroulement du ramassage, n'a pas souhaité répondre à nos questions à ce jour.

En pratique

Assistance téléphonique au 04 66 31 05 25 les jours ouvrés de 10 h à 12 h.

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