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Saviez-vous que la morille, ça peut aussi se cultiver?

Des morilles chez soi, tout le monde en rêve, peu essaient et encore moins réussissent. Pour un coup d’essai, Claude Maniol réussit un coup de maître. Bichonnées, elles ne cessent de sortir.   

Claude Maniol devant sa culture de morilles dans le Cantal.
La variété de morilles cultivée par Claude Maniol est encore plus parfumée que la sauvage. 
© Renaud Saint-André

Claude Maniol est un chasseur. De gibier, bien-sûr, mais aussi de champignons. Et s’il ne part pas en cueillette, les champignons viendront à lui. Non content de trouver quelques cèpes dans la pelouse de son pavillon quand vient la saison, ce passionné vient de se lancer dans une aventure improbable : cultiver des morilles, au fond de son jardin. Les premières sont là. Belles et en nombre ! 

À Saint-Julien-de-Toursac, à quelques encablures de Maurs dans le sud Cantal, ce passionné  a confectionné pour cela une serre, à l’automne dernier. Il l’a garnie d’une terre de buissons noirs ramenée d’une ferme héritée de ses parents, sur la même commune, à 500 m. d’altitude. Pourquoi ce choix ? “Parce qu’il faut un PH supérieur à sept”, précise celui qui connaît bien le sujet. Lorsqu’il était en activité au Contrôle laitier, Claude Maniol avait été spécialement formé à la valeur agronomique des sols.  

“Quand il descend, c’est que ça pousse” (Claude Maniol, à propos du mycélium)

Au besoin, il corrige un peu à la chaux et, pour nourrir en sucre la terre destinée aux morilles, il a aussi mélangé quelques pommes pourries. Et voilà trois belles rangées en buttes, sur lesquels le mycélium - masse de filaments blancs cultivés en France près de Bordeaux - est méticuleusement posé, en prenant garde à ne pas rompre ses fils. “Quand il descend, c’est que ça pousse”, lance dans une formule presque contradictoire, notre mordu de champignons.  

Lot de belles morilles
De la technicité

Pour obtenir ce résultat, il faudra nourrir le mycélium avec un aliment complet, contenant notamment du blé, de la bruyère et de l’humus broyés. Il faudra aussi veiller à une température idéale comprise entre 10 et 18°C et humidifier régulièrement le sol et  l’atmosphère, avec délicatesse.  La proximité d’un puits a facilité une installation par brumisateurs. Tant qu’il ne fait pas trop sec,  un quart d’heure deux à trois fois par semaine suffit. “Mais surtout, pas d’eau du robinet qui contient des traitements à la javel”, s’empresse de préciser Claude Maniol qui ne laisse décidément rien au hasard, suivant des conseils éclairés, prodigués par un autre passionné : Clément Boissière. 

Surveillance nocturne

Celui-ci confirme  la technicité de ce genre de culture et l’attention  particulière à apporter au dosage de l’eau comme aux apports de carbone végétal, tout en “s’assurant à ce qu’il n’y ait pas de contamination extérieure.”  D’autres champignons pouvant nuire à la pousse de la morille.  Surveillance nocturne Il stipule également qu’il faut être attentif aux rongeurs et autres petites bêtes gourmandes. Dans la serre, des petits moucherons sont piégés avec un carton autocollant et, la chasse aux limaçons est lancée. Sauf que... ceux-ci ont plutôt des mœurs nocturnes ! Qu’importe. À 23 heures, à minuit, à 1 heure du matin s’il le faut, Claude Maniol surveille qu’aucun ne s’attaque aux précieuses pousses dont les premières sont sorties autour du 20 février. 

Contrairement aux morilles sauvages, ramassées souvent assez petites de peur qu’un autre cueilleur passe après soi, celles-ci prennent le temps de la maturité et atteindront facilement 15 cm. Sur les 18 m2 de la serre, les plus tardives pousseront jusqu’à mi-mai. Au total, peut-être jusqu’à 10 kilos seront récoltés. Mais plus que la valeur en monnaie sonnante et trébuchante (autour de 100 €/kg en frais), c’est la valeur gustative qui est en jeu. Notre chasseur espère bien pouvoir sublimer des ris de veaux, des sauces d’accompagnement de gibier, etc. pour régaler quelques fines gueules. 

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