Sapeurs-pompiers : le volontariat des agriculteurs favorisé
Le Service de remplacement et le Sdis ont signé fin juin une convention permettant aux agriculteurs sapeurs-pompiers de suivre des formations en étant remplacés.
C'est une première en France : fin juin, à l'occasion du congrès de l'Union départementale dessapeurs-pompiers (UDSP) à Polminhac, une convention a été signée par Vincent Descoeur, représentant le président du Sdis (Service départemental d'incendie et de secours), Louis Galtier, et Jean-Marc Crespin, président du service de remplacement du Cantal (SR 15). Ce partenariat vise à favoriser et faciliter l'engagement volontaire des agriculteurs, en leur permettant de suivre les formations au sein des services d'incendie et de secours, sans préjudice pour leurs exploitations. Il s'agit là de la première déclinaison locale de la convention cadre paraphée fin février au Salon de l'agriculture par Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, et Julien Valentin, président de la Fédération nationale de services de remplacement (FNSR). Signature à laquelle avaient assisté les représentants des SR du Cantal, de la Lozère et du Puy-de-Dôme, les trois premiers de l'Hexagone à s'engager dans cette démarche.
Une cinquantaine d'agriculteurs sapeurs
À l'échelle nationale, ce partenariat revêt une importance majeure dansla mesure où quelque 5 000 agriculteurs sont par ailleurs sapeurs-pompiers, intervenant en milieu rural, cadre de 80 % des missions réalisées par les 200 000 sapeurs bénévoles en France. Dans le département, à ce jour, une cinquantaine d'agriculteurs sont engagés et pourront donc bénéficier de ce dispositif, grâce aux partenaires financiers également représentés lors de cette signature: le Crédit agricole Centre France en la personne de Daniel Crétois, président départemental, et la MSA Auvergne par la voix d'Albert Chandon. Ces derniers ont d'ailleurs salué le travail réalisé au quoditien par le Service de remplacement cantalien. Concrètement, le coût de l'agent de remplacement sollicité par l'agriculteur sapeur-pompier sera pris en charge intégralement par les deux structures après déduction de l'indemnité de vacation. Et ce, dans la limite de dix jours de formation annuels.
Un appel aux entreprises
En amont de cette signature, les responsables de chaque commission de l'UDSP sont revenus sur l'activité de chacune d'elle en 2013, avec un accent particulier mis sur la toute nouvelle commission volontariat créée début 2014. "Le volontariat reste la priorité à développer notamment dans les départements, à dominante rurale, c'est une force irremplaçable", a indiqué le capitaine Cayrou, en charge de cette commission. Composée de représentants des différents grades et des trois arrondissements, cette commission travaille, depuis son lancement, de concert avec le Sdis, qui s'est lui- même doté d'une mission volontariat. Cette dernière est en charge de l'élaboration d'un plan d'actions départemental, en déclinaison de l'engagement national pour le volontariat fédérant notamment les associations nationales des sapeurs-pompiers volontaires et des Sdis, l'Association des maires de France et l'Association des Départements de France. Une campagne nationale, dont le préfet a précisé qu'elle visait notamment les personnes déjà engagées dans la vie active, avec une priorité donnée aux 30-45 ans ainsi qu'aux femmes. Parmi les actions départementales projetées : une communication envers les employeurs de sapeurs-pompiers volontaires, les partenaires et associations pour développer les conventions de disponibilité déjà à l'oeuvre au sein de 30 entreprises ou structures du département. Il est également prévu d'élaborer une typologie des sapeurs-pompiers volontaires pour mieux cibler les futurs recrutements. Dans son intervention, le président du Conseil général a d'ailleurs incité ses collègues élus "à ne pas hésiter à signer ce type de convention, pour libérer les employés communaux par ailleurs sapeurs-pompiers". Il s'est en outre félicité, comme le colonel Rivière, directeur du Sdis avant lui, de la collaboration régulière entre l'UDSP et le Sdis, et de la mise en oeuvre d'une mission volontariat. Il a aussi rappelé que, grâce au Département, premier contributeur au budget du Sdis (à hauteur de 8,2 millions d'euros), le renouvellement et la modernisation des casernes de Mau- riac, Condat et Marcenat avaient été conduits, et que d'autres étaient en projet, avec le centre de secours d'Aurillac et celui de Neussargues à l'étude. Enfin, il n'a pas caché que dans le contexte budgétaire resserré actuel, la mutualisation entre services du Sdis et du Conseil général serait examinée dans le cadre de la future convention les liant.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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