Salle comble au meeting FNSEA / JA de l’Allier
Ils étaient environ 200 à avoir fait le déplacement vendredi soir à la salle Champ-Feuillet à Saint-Pourçain-sur-Sioule. Présentation des listes de candidats, témoignages d’anciens élus, prise de paroles de responsables d’organisations agricoles ont rythmé la soirée.
Animé par Jean-Louis Laurent, président du Syndicat des Irrigants de l’Allier, les personnalités se sont succédées au pupître pour soutenir l’équipe candidate aux élections à la Chambre d’agriculture de l’Allier dont les votes se clôtureront le 31 janvier prochain.
Premier intervenant,
Emmanuel Ferrand, ancien président de la FNSEA de l’Allier : « Si vous êtes là aujourd’hui, c’est parce qu’en 2008, à Neuvy, nous avions pu rassembler la FNSEA et les JA. Ça n’avait, à l’époque pas été facile mais dans la foulée nous avions pu présenter une liste commune en 2013. L’unité c’est quelque chose de très très important. La liaison entre JA et FNSEA est très importante et le grand combat c’est l’abstention ». Il sera suivi par Mickaël Randoin, ancien président des JA de l’Allier : « Je suis le premier JA à avoir été élu sur une liste commune FNSEA/JA. Quand je suis arrivé à la Chambre, c’était avec méfiance. Après six ans, j’ai appris à la connaître et c’est avec confiance que je témoigne aujourd’hui du travail effectué par les équipes en place ».
Les plus anciens ont aussi voulu s’exprimer comme Jacques Coque, ancien élu à la Chambre pour les anciens exploitants agricoles : « Notre première mission de représentation avait été de faire évoluer les retraites agricoles pour plus d’équité au regard du travail de ceux qui ont nourri les français. Il y a eu des avancées mais insuffisantes encore. C’est dans l’enjeu de la réforme des retraites qu’il faudra être vigilant. Soucieux des difficultés rencontrées par les actifs dans la gestion de leurs exploitations, nous leur avons apporté notre aide à chaque fois que c’était possible ».
Agrotourisme, diversification, circuits courts, agriculture biologique et filière équine, des thèmes également évoqués avec le témoignage de Gérard Cognet : « Il y a six ans, lors de notre meeting pour les élections, en terminant ma présentation j’avais cité Diderot « il faut être enthousiaste de son métier pour y exceller » et j’avais rajouté « sauf qu’ici ce n’est pas un métier, c’est une mission qu’on nous a confié ». Et bien c’est ce que j’ai essayé de faire : travailler avec enthousiasme et faire que cet enthousiasme soit communicatif. Tout au long de la mandature, je me suis employé à donner une bonne image de la Chambre d’agriculture. Parfois il a fallu apaiser les tensions et essayer d’installer un climat de confiance pour pouvoir travailler efficacement. J’ai toujours milité pour mettre en place une exploitation viable et durable quelle que soit la production. Il faut que les agriculteurs vivent bien de leur métier pour qu’ils puissent s’y épanouir ; C’est notre rôle de les conseiller et de les accompagner. Nous avons travaillé en partenariat et en bonne intelligence avec Allier Bio pour le développement de l’agriculture biologique. Pour cela, il a fallu mettre en place des formations car la technique est primordiale dans ce domaine. Organiser des journées départementales annuelles en fonction des attentes, travailler avec les filières pour mieux appréhender leurs besoins. Ce n’est pas par hasard si nous avons multiplié par trois le nombre de producteurs. À la région, il a fallu aussi être présent pour travailler sur le Plan Bio, sur l’alimentation de proximité, pour la préparation du Fête Bio à Valence ou encore l’organisation des Fermiers d’Or au Sommet de l’Élevage. Circuits courts, agrotourisme, diversification, produits bio correspondent à une attente familiale forte. Délaisser ces productions ou ces activités serait un manquement au rôle de la Chambre d’agriculture. Des moyens supplémentaires doivent être mis en place dans ces domaines. Je terminerais par une citation de Robert-Louis Stevenson : « Ne jugez pas chaque jour à la récolte que tu fais mais aux graines que tu sèmes ».
Les producteurs laitiers n’ont pas été oubliés, notamment grâce à l’intervention de Jean-Marc Parisse : « Maintenir des services malgré une faible densité de producteurs, c’était mon rôle à travers le contrôle laitier, les machines à traire en collaboration avec le Puy-de-Dôme. Concernant les bâtiments d’élevage nous avons signé un partenariat avec la Chambre d’agriculture du Cantal, notamment avec l’appui d’un architecte permettant d’avoir une vision sur les spécificités et les attentes des laitiers. La qualité du lait a elle aussi été soutenue grâce à la signature entre diverses structures spécialisées. On a fait pas mal de journées techniques, notamment les journées laitières avec une majorisation du produit lait avec une mise en éventail de toutes les transformations effectuées dans le département. J’ai essayé pour ma part d’appuyer au niveau du service de remplacement que les exploitants laitiers puissent en bénéficier. Au niveau régional, nous avons œuvré pour faire reconnaître la spécificité de production de notre département sans être oublié. Il faut maintenir une certaine diversité dans nos campagnes et même la faire évoluer ; c’est notre richesse. Il faut rester optimiste malgré les crises ».
Après une présentation des candidats aux collèges des anciens exploitants, des organisations syndicales et celui des chefs d’exploitation et assimilés, par Patrice Bonnin, tête de liste, ce sont les institutionnels qui sont venus apporter leur soutien comme François Berthomier (président de la caisse régionale du Crédit Agricole Centre-France), Philippe Moret (président du comité départemental de la MSA de l’Allier) et Stephen de Reilhac (président du syndicat départemental de la propriété rurale de l’Allier).
S’en est suivi les représentants des organisations techniques partenaires de la Chambre d’agriculture : Jean-Marc Chamignon, Maurice Chopin, Claude Vanneau, Pascal Lainé (président de la FDCeta), Michel Barbet (président d’Andhar Draineur de France), Jean-Louis Laurent (président du Syndicat des Irrigants de l’Allier), Jean-Marc Parisse (représentant de l’Acel) et Patrice Abdalla (président Sema).
Vient ensuite le tour du président des Jeunes Agriculteurs de l’Allier, Geoffrey Rivaux : « Ces élections sont pour nous Jeunes Agriculteurs de l’Allier, l’occasion de nous affirmer encore plus qu’il y a six ans. En effet, avec aujourd’hui trois JA sur la liste du collège exploitants et un sur la liste syndicale, nous nous présentons plus forts que jamais pour défendre l’installation. Une installation qui se maintient dans l’Allier, voire même qui augmente légèrement depuis 2015 avec une centaine d’installations dont 65 aidées, c’est-à-dire avec une DJA. Une DJA qui a fortement augmentée avec l’abandon des prêts à taux bonifiés et la création d’un nouveau critère en fonction de l’investissement. Aujourd’hui, nous arrivons à une moyenne de 37 000 ⇔ de DJA par installation aidée, alors qu’en 2016 nous étions autour de 16 000 ⇔, d’où l’importance aujourd’hui d’aller au bout de ses études, car cet apport de trésorerie à l’installation n’est vraiment pas négligeable. Si nous sommes élus, nous ferons tout notre possible pour maintenir cette installation et je sais que la tâche sera grande, mais nous Jeunes Agriculteurs, sommes prêts à relever le défi. La revalorisation de la DJA sur laquelle nous avons travaillé fait partie des grandes victoires syndicales des JA. Nous aurons aussi un gros travail à faire sur la transmission. Pour cela nous sommes prêts à travailler sur le répertoire de la transmission et à accompagner toutes les installations du moment pour s’assurer qu’elles sont viables, vivables et rentables. Nous aurons aussi fort à faire sur la formation, car nos jeunes en ont besoin. Leurs études leur apportent un peu de théorie et de pratique, mais la formation sera un atout essentiel pour réussir son installation. Le renouvellement des générations en agriculture est capital car nous sommes l’avenir de ce métier et même si l’agriculture traverse des moments difficiles nous devrons aborder cette mandature avec positivité et ambition ».
Gilles Cabart, président de la FNSEA 03 : « Je pense qu’on a réussi à créer un vrai groupe, une véritable union, une amitié avec les JA. Pour cette élection nous avons fait le choix de réunir des femmes et des hommes qui représentent l’agriculture telle que nous la concevons ; une agriculture d’avenir, en aucun cas tournée vers le passé. Une agriculture diversifiée où toutes les productions sont représentées. En fait une agriculture à l’image de notre département avec pour point commun des exploitations rentables, viables, innovantes et attractives ; conditions impératives pour l’avenir de notre profession, de notre territoire et de notre ruralité. Pendant ces six prochaines années nous serons confrontés à bien des bouleversements. Les élections européennes orienteront la prochaine PAC avec sans doute des contraintes budgétaires, environnementales et climatiques. Le rôle de la Chambre d’agriculture sera d’accompagner à moindre coût tous les agriculteurs face à ces changements. Nous devrons aussi communiquer sur la réalité de notre métier afin d’endiguer cette vague d’agribashing, qui, si on ne réagit pas, risque de détruire à petit feu notre agriculture. Qui mieux qu’un syndicat présent de la commune jusqu’à Bruxelles peut porter la voix des agriculteurs. Innovons, trouvons des solutions, donnons un avenir à notre profession. En deux mots : avançons ensemble, les pieds sur terre ».
Et c’est Patrice Bonnin, tête de liste aux prochaines élections qui a clôturé la soirée : « Nous souhaitons demain, poursuivre notre mission et pour cela nous avons besoin de votre confiance. Fort de notre expérience et des réseaux que nous avons tissés, nous souhaitons poursuivre les actions engagées, parfaire celles qui ne vous ont pas entièrement satisfaites, et les compléter par de nouvelles orientations commandées par le contexte d’une agriculture en pleine mutation. Produire pour nourrir, c’est notre cœur de métier. Nous sommes des agriculteurs-producteurs. Nous ne pouvons accepter que se substituent intégralement à cette fonction nourricière de notre activité, celle d’une simple production d’énergie renouvelable ou encore celle, très réductrice, d’entretien du paysage. Ces activités ne doivent être reconnues que comme complémentaires ou dans le prolongement de l’acte de production pour la première, ou des services rendus à la collectivité pour la seconde. En aucun cas elles ne doivent nous être proposées comme une alternative à la fonction de production de notre agriculture. Dans cet objectif, il est nécessaire de remettre, après l’agronomie, l’économie au cœur du débat. Nos entreprises ne sont pas des associations philanthropiques ». Il a aussi insisté sur la place des jeunes qui représentent l’avenir de la profession et a évoqué le fait de développer une communication positive afin de préserver un dispositif de proximité efficace.