Saint-Géraud : la restauration de l’abbatiale au menu des dix prochaines années
Le temps a fait son œuvre au sein de l’abbatiale Saint-Géraud. Des infiltrations au fil des siècles qui ont fragilisé les voûtes et entraîné des fissures. Aujourd’hui, la municipalité n’a plus le choix.
En juillet 2018, Pierre Mathonier affirmait qu’il y avait “urgence” à attaquer des travaux de restauration de l’abbatiale Saint-Géraud, suite à un diagnostic important réalisé fin 2017 par le bureau Manciulescu ACMH, révélant “de graves dysfonctionnements au sein même de la structure”. Nous sommes en février 2019 et le chantier vient tout juste de s’ouvrir.
Mise en sécurité immédiate
La nef est désormais fermée au public, les bancs vides. Seule une nacelle attend de s’activer pour démarrer l’inspection des voûtes. “Nous allons débuter la mise en sécurité immédiate très très rapidement pour assurer la sécurité au sein même de l’église, annonçait le maire la semaine dernière, à l’occasion d’une visite sur site en compagnie des entreprises, de membres de la paroisse Saint-Géraud, et de Rémi Fromont, Architecte en chef des Monuments historiques, qui travaille en lien avec Stefan Maniulescu. Cette phase concernera ainsi la protection de certaines zones, notamment là où des pierres sont susceptibles de tomber... Alors que d’autres sont déjà au sol... Rien de bien rassurant non plus côté électricité, avec “une installation assez ancienne. Le but tout de suite, c’est que personne ne s’électrocute”, avertissait le professionnel en charge du dossier. Ainsi, pendant un certain temps, l’éclairage extérieur nocturne sera éteint. Sans oublier les vitraux, qui seront déposés pour que les ouvriers puissent consolider les fenêtres.
Respecter les délais
La première phase de travaux (observation et consolidation) en précèdera trois autres proposées par la maîtrise d’œuvre, pour un montant global de 6,5 M€. “Ce chantier va s’étaler sur de nombreuses années et plusieurs mandats”, prévient Pierre Mathonier, qui a incité les entreprises à “respecter les délais”, en raison notamment des célébrations importantes pour la communauté chrétienne qui se profilent : Pâques, Pentecôte,... “Une phase, c’est au minimum un an de travaux. Nous allons nous y atteler avec passion et patience. Nous savons que le bâtiment doit rester en activité donc nous essaierons de libérer les espaces au fur et à mesure pour que la gêne soit minimale. Mais il se peut que le chantier soit un peu plus long, avertissait Rémi Fromont, on risque de faire d’autres découvertes...” Un dossier imprévu et coûteux, qui rappelle celui des fouilles de Saint-Géraud et que le maire a tenu à désolidariser du chantier de rénovation de l’abbatiale : “Les deux n’ont aucun lien”, rappellait-il, tout en annonçant que la mise en valeur des vestiges “débutera en octobre 2019”.
Le quartier Saint-Géraud risque d’être perturbé pendant encore un long moment, mais pour la bonne cause.