Romain Bardet, un homme nature ambassadeur de son territoire
L’enfant du pays, Romain Bardet, était de retour mi-mai en pays brivadois. L’occasion de reconnaître la fin de l’étape du prochain Tour de France, entre Saint-Étienne et Brioude.
Qui rêver de mieux qu’un champion cycliste prophète en son pays pour faire la promo de son territoire ? Face aux journalistes et photographes de la presse nationale qui l’ont suivi la semaine dernière, Romain Bardet s’est mué en VRP de luxe : «Brioude, c’est une ville dans un cadre exceptionnel, avec une très bonne qualité de vie. On est seulement à quelques encablures de la chaîne des Puys ou de la plaine de Limagne, ce qui est central pour pratiquer des sports nature. Un peu plus loin, il y a de superbes promenades à faire du côté du Cézallier. C’est un territoire vraiment préservé ; rien de tel que d’aller aux champignons ou à la pêche sur l’Allier !».
Le VC brivadois, je lui dois tout»
Le décor des derniers kilomètres de l’étape du Tour de France entre Saint-Etienne et Brioude est donc planté. Mais lundi 9 mai, pas question d’aller à la chasse aux champignons ou aux poissons. Les journalistes avaient surtout fait le déplacement pour aller à la chasse aux informations sur l’itinéraire de cet enfant doué. «Mes premiers tours de roue, je les ai faits ici, avec mes copains, autour du marché couvert qui n’existe plus aujourd’hui», confie-t-il après avoir passé une heure sur son vélo à reconnaître la dernière boucle -qu’il qualifie de «spectaculaire»- de l’étape 9 du Tour de France. «Je garde d’excellents souvenirs de mon enfance, dans un environnement très préservé. Je m’y suis construit en tant qu’homme, en étant en connexion avec la nature».
C’est en 2000 que Romain Bardet signe sa première licence et dispute sa première course, à Brassac-les-Mines. Une époque où il cherche à s’accomplir par le sport. «Je prends plaisir à être en connexion avec les choses, découvrir l’écosystème, de nouveaux paysages. Le fait de pouvoir m’évader, l’appel de la montagne, se laisser aller à l’évasion dans ces grands espaces, c’était très important pour moi». Le VC Brioude, auquel il doit «absolument tout», l’accompagne avant de le laisser progresser à Roanne puis Chambéry, l’anti-chambre de l’équipe pro AG2R-La Mondiale. «C’est pendant ces années là que j’ai pensé à devenir professionnel. J’étais heureux dans ce que je faisais : j’étudiais à Clermont, je faisais du vélo, je n’ai pas eu à renoncer à quoi que ce soit».
«Le Tour, le cœur de ma saison»
Et c’est tant mieux pour le vélo français ! Car si le numéro un mondial se nomme en ce début d’année Julian Alaphilippe, Romain Bardet n’a pas dit son dernier mot : «Il me reste cinq semaines avant le début du Tour de France, le cœur de ma saison. On va mettre l’accent sur la haute montagne, même si on n’aura pas le temps de tout faire. Cinq semaines, ça peut paraître long mais ça va passer très vite». Sa saison est pour l’heure mitigée et le champion en est conscient : «Je me suis beaucoup investi mais ça n’a pas payé. J’espère que c’est juste retardé. J’attends beaucoup mieux de moi». Ses supporters brivadois également, qui se plaisent à rêver d’un Romain Bardet franchissant la ligne d’arrivée en plein centre-ville et un certain 14 juillet... «C’est une journée qui marquera la fin d’un gros bloc. Ce sera spécial pour moi et tous les Français, c’est sûr, avec une dimension émotionnelle particulière, mais je ne l’imagine pas trop, il y a encore beaucoup de travail...», élude le cycliste. En attendant, en montant la côte de Saint-Just-Près-Brioude, «importante pour la victoire d’étape», il a respiré «le grand air, les odeurs de printemps. C’est une bouffée d’oxygène de revenir ici». Avant de retenir son souffle dans un été qui s’annonce spectaculaire...