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Rom sélection, la génétique comme moteur

Vendredi 14 juin, Rom Sélection a tenu son assemblée générale en Lozère, à Antrenas. L’occasion pour les adhérents d’évoquer notamment l’amélioration génétique et l’avenir des races ovines, avec un focus sur la Blanche du Massif central.

Les adhérents de Rom Selection réunis chez Jean-Baptiste Barrère pour une présentation sur la BMC
Les adhérents de Rom Selection réunis chez Jean-Baptiste Barrère pour une présentation sur la BMC
© Marion Ghibaudo

C’est chez Jean-Baptiste Barrère, éleveur ovin à Rouby (Bourgs-sur-Colagne) que la journée a débuté. Là, une présentation de la race blanche du massif central a été donnée aux adhérents ayant rallié l’exploitation, avant une visite de la ferme de Jean-Baptiste Barrère, installé depuis 2016, utilisant le programme de sélection proposé par Rom Sélection en BMC depuis ses débuts « pour assurer une progression rapide de son troupeau », et depuis peu, il a désormais rejoint le cercle fermé des sélectionneurs. Il travaille par ailleurs avec la filière Élovel. Enfin, il est engagé dans différents programmes de recherche avec l’OS Rom sélection. « Le schéma génétique BMC est avant tout collectif » a salué Dominic Pauc, le président de Rom Sélection – « le collectif » étant le fil rouge de la journée, mais qui n’empêche pas d’avoir une « rigueur » dans le travail pour faire avancer la race. « Être impliqué dans ce collectif et dans les programmes de recherche, ça veut aussi dire accepter de ne pas tirer de bénéfices à titre privé sur son exploitation », a souligné le président de Rom Sélection, qui a aussi remercié « le travail des techniciens auprès des éleveurs ».
Puis la matinée s’est poursuivie par la visite de la station d’évaluation de béliers sise à Antrenas, dont la direction est revenue depuis le 1er janvier 2023 à l’OS Rom Sélection. Auparavant, c’était Célia qui en assurait la direction. Une visite où a été présentée plus en détail la filière Élovel, avant d’entamer l’assemblée générale elle-même, à Antrenas.
La Blanche du Massif central représente 49 éleveurs en sélection en 2023, 53 en 2024, et 21 000 brebis engagées en sélection. « En 2023, on note une progression, ce qui est bon signe », a souligné Mickaël Tichit, éleveur ovin et sélectionneur en charge de la présentation de la race lors de l’assemblée générale.

Une OS et la génétique
En 2023, Rom Sélection comptait 159 adhérents sur l’exercice annuel, un chiffre stabilisé depuis 2017. Quant au nombre de brebis dans la base de sélection, il poursuit sa lente érosion depuis sept ans, avec une baisse de 1 608 brebis comparé à 2022, soit 2,8 % de baisse. Cependant, ses 159 éleveurs et 55 224 brebis inscrites font de Rom Sélection l’organisme de sélection regroupant le nombre de brebis le plus important en France. Les adhérents de Rom Sélection sont présents dans 25 départements et sept régions administratives : à 90 % dans le Massif central, mais un mouvement lent vers le nord de la France des effectifs est observable. La taille moyenne des cheptels des adhérents de Rom Sélection est de 338 brebis ; les effectifs moyens étant assez différents d’une race à l’autre, variant de 218 brebis en Bizet à 425 en Blanche du Massif central.
Tous sont engagés dans des programmes de sélection qui permettent l’amélioration globale des cheptels. Et, « globalement, on constate une amélioration des trois principaux critères », note Dominique Pauc, grâce à ce travail collectif. En 2023, ont souligné les techniciens, ces programmes se sont traduits par « plus d’agneaux ayant une croissance plus rapide ». La sélection étant, selon Jean-Luc Chauvel, ancien président de Rom Sélection et ayant participé à la création du Coram, « le micro-processeur de l’élevage ». Un micro-processeur qui ne « paraît pas important », mais sans qui « la filière ne pourrait pas avancer ». Il est par ailleurs président de Fédatest et de la CTI ressources zoogénétiques auprès de Franceagrimer. « Le sujet est là : la valeur ajoutée doit revenir aux éleveurs et aux territoires qui ne doivent pas être la variable d’ajustement économique. Prenons l’exemple d’Élovel, qui est une filière qui fonctionne, avec un modèle économique pertinent et c’est une vraie valeur ajoutée ici, avec une rémunération pour les éleveurs ». Pour Jean-Luc Chauvel, il est temps que la filière s’empare de ces sujets pour présenter toutes les avancées intéressantes auxquelles elle se confronte et fasse mieux connaître ses bons résultats.
Cependant, des questions se posent sur le financement futur de ces programmes de sélection au plus haut niveau de l’État. « L’impact économique et humain d’une filière comme la nôtre, qui ramené à l’UGB, fait vivre au-delà de nos exploitations », des entreprises connexes, a rappelé Dominique Pauc. « Nous travaillons à enveloppe constante mais nous subissons une hausse des coûts importants qui impactent nos objectifs. Il est temps que notre travail soit reconnu et nous réfléchissons aux meilleures stratégies pour acquérir cette reconnaissance et que les financements nous soient accordés », a conclu le président de Rom Sélection. 

 

« Avoir les pieds dans les bottes et la tête dans les labos »
En invité surprise de la journée, Thomas Pavie, délégué aux filières génétiques animales et filière lait chez Franceagrimer. En poste depuis quatre ans, il a souhaité venir « se rendre compte sur le terrain du dynamisme de la filière », autant au niveau des techniciens que des éleveurs. « J’apprécie le dynamisme de Rom Sélection, à la fois en France et à l’export », note « ce bureaucrate parisien » assumé. Reprenant le parallèle tracé entre la génétique et le micro-processeur, Thomas Pavie rappelle que le fait que les filières aient la main sur la génétique de filière « est une vraie chance. On a une biodiversité domestique extrêmement riche en France, et elle est liée à une biodiversité de territoire. En France, on a 200 races de mammifères qui sont adaptés au territoire ; et sur certains territoires, seul l’élevage pourra les mettre en valeur ». N’oubliant pas aussi la biodiversité sauvage, qui est selon lui, liée à la biodiversité domestique, Thomas Pavie a souligné que « le travail sur la génétique a et aura un rôle essentiel pour faire face aux changements, et ce travail de générations d’éleveurs est à valoriser ». Et Franceagrimer espère pouvoir accompagner, au mieux, toutes ces évolutions.
 

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