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"S'il n'y a plus de robot de traite, il n'y a plus de vaches sur la ferme !"

Au Gaec de l'Estrade, on n'hésite pas à faire appel aux nouvelles technologies pour limiter les astreintes quotidiennes des éleveurs et améliorer le confort des vaches laitières. 

Yoann Liaboeuf devant les deux robots de cette exploitation familiale.
Yoann Liaboeuf devant les deux robots de cette exploitation familiale.
© © HLP

Sur la commune du Brignon, dans le village de Fontanette, le Gaec de l'Estrade (70 Prim'Holstein, 600 000L de lait livrés à Coopal en 2023) a fait une place de choix à l'innovation technologique. Les 3 associés, Yoann (installé en 2011) et ses parents Irène et Christian Liaboeuf, privilégient le confort de leurs vaches laitières et leur confort de travail ; c'est pour ces raisons, qu'en 2014, ils ont choisi d'installer un premier robot de traite dans un bâtiment d'élevage repris auprès d’un voisin. Sur les conseils du service Bâtiment de la Chambre d'agriculture de Haute-Loire, le bâtiment a été agrandi, pour passer de 35 à 80 places (agrandissement des aires de raclage, plus d'espaces par vache), mis aux normes (fosse, fumière), réaménagé et la toiture isolée. 

"Mes parents avaient des problèmes d'épaules en raison des gestes répétitifs liés aux traites quotidiennes et un robot signifiait moins d'astreinte pour eux. C'est donc à leur initiative que nous avons opté pour un DeLaval VMS" explique Yoann Liaboeuf. "Le robot a été installé à la place de l'ancienne salle de traite située sur un côté du bâtiment, et ce pour des raisons pratiques (écoulement des eaux...) ; de nos jours, les robots ont davantage une place centrale pour favoriser la circulation des vaches mais chez nous cette localisation ne nous gêne pas". Yoann a fait preuve d'anticipation, puisque dès l'installation du premier robot, il avait déjà prévu l'emplacement du deuxième... "J'avais pris les mesures et j'avais décidé de les installer côte à côte pour que cela soit le plus commode possible pour nous éleveurs et nos animaux". 

Sécurité et tranquillité

Mais alors pourquoi faire appel à un second robot pour un troupeau dont les effectifs n'étaient pas amenés à évoluer ? Pour une question de sécurité et de tranquillité avance Yoann. "Si une panne survient sur l'un des robots, nous pouvons toujours compter sur le second !" explique l'éleveur qui a été confronté à des alertes liées à des problèmes mécaniques sur son robot. Les Liaboeuf ne tenaient pas non plus à ce que leur unique robot soit saturé, ce qui était parfois le cas en été, lorsque le troupeau pâture sur 10 ha autour du bâtiment. "Notre premier robot, certes vieillissant, fonctionnait bien, mais il n'avait plus aucune valeur marchande. On a donc décidé de le conserver et d'en acheter un second. L'installation étant déjà existante, (compresseur déjà présent), le coût d'un robot neuf était moins onéreux". 

Leur second robot, un V300 DeLaval (doté d'une caméra 3D, ce qui permet un meilleur branchement des pis) est en place depuis un peu plus d'un mois.

Et ils ne reviendraient pas en arrière, d'ailleurs "s'il n'y a plus de robot de traite, il n'y a plus de vaches sur la ferme !" lance Yoann qui juge son astreinte "traite" beaucoup moins pénible qu'en salle de traite traditionnelle.  "Mon travail consiste désormais à gérer les vaches retardataires et les jeunes génisses qui n'ont pas l'habitude du robot. Il y a pas mal de surveillance d'ailleurs je peux dire que je connais mieux les animaux qu'avant. J'observe les volumes de production de lait sur l'ordinateur et sur l'écran du robot, et en cas de forte chute, on sait qu'il y a un problème de santé... J'observe aussi les vaches pendant le paillage et le raclage des allées". 

Confort

Au Gaec de l'Estrade, le confort des vaches et de l’éleveur dicte les choix des associés qui se sont également dotés d'un robot repousse fourrage il y a 8 ans, d'un racleur automatique il y a 10 ans et d'une porte intelligente pour contrôler la gestion du pâturage. Si la «robotisation» induit un investissement financier conséquent, elle est pour eux synonyme de gain de temps et de qualité de vie. Conscient que ses parents approchent tout doucement de l'âge de la retraite, Yoann sait qu'avec 2 robots il pourra garder ses 70 vaches et accomplir le travail seul.

Les associés réfléchissent à présent à l'installation de ventilateurs dans leur bâtiment afin de rafraîchir l'air intérieur en été ; les vaches ayant tendance à se rassembler devant les portes pour prendre l'air...

Le Gaec en chiffres
SAU : 140 ha dont 14 ha de maïs, 35 ha de céréales, 8 ha de Lentilles Vertes du Puy et le reste en prairie.
3 associés : Irène, Christian et Yoann Liaboeuf
70 vaches Prim'Holstein (26 kg de lait/vache en moyenne) et une vingtaine de génisses de renouvellement. 
Production de 600 000 L de lait en 2023 livrés à Coopal
Engraissement de taurillons Prim'Holstein 24 mois
L'exploitation est certifiée HVE et adhérente à la démarche de producteurs Mont Lait. 

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