Réserves d’eau : des paroles aux actes
En décembre 2015, le comité de bassin Adour-Garonne votait, à une très large majorité, une motion confirmant sa volonté de voir aboutir les projets d’augmentation de la ressource en eau d’ici à 2021 et regrettant le retard pris les dernières années.
De tout temps, l’accès à l’eau a été d’une importance stratégique et le socle du développement de toute société. Sécuriser l’approvisionnement en eau est indispensable pour créer de la valeur ajoutée et des emplois sur notre territoire, et ce pour tous les usages : milieux aquatiques et soutien d’étiage, alimentation en eau potable, industrie, agriculture, tourisme. Au vu du niveau de déficit structurel en période d’étiage (220 millions de mètres cubes), de la disponibilité de l’eau en hiver (pluviométrie annuelle : 90 milliards de mètres cubes) et de la nécessité de s’adapter au changement climatique (augmentation de la température et de l’évapotranspiration, et donc du déficit), la création de nouvelles réserves est primordiale pour les générations futures. L’étude prospective Garonne 2050 avait d’ailleurs montré que la création de réserves était une mesure d’adaptation au changement climatique, quel que soit le scénario envisagé pour le futur. En complément, des mesures d’amélioration de l’efficience de l’utilisation de l’eau sont indispensables. Elles ne sont toutefois pas suffisantes pour restaurer durablement les équilibres et assurer l’avenir. Le comité de bassin Adour-Garonne et le réseau européen des organismes de bassin se sont réunis récemment à Lourdes pour évoquer le changement climatique, faire le bilan de l’année écoulée et évoquer l’avenir des territoires. Dans les territoires où des réserves en eau ont été créées, le débit des rivières a été maintenu à un niveau satisfaisant, l’irrigation a permis aux cultures de moins souffrir de la sécheresse, les entreprises n’ont pas eu de difficultés. Dans les territoires ne bénéficiant pas d’un accès sécurisé à l’eau, les milieux ont été fragilisés, l’accès à l’eau potable a parfois été difficilement assuré, certaines entreprises ont dû réduire leurs activités et les rendements des cultures non irriguées sont souvent catastrophiques.
La suite dans le Réveil Lozère, page 5, édition du 3 novembre 2016, numéro 1382.